Alors que les comportements d'épargne des Français sont scrutés à la loupe pour juger de la reprise économique, l'observation des tendances à l'œuvre avant la crise est utile pour identifier ce qui pourrait perdurer. Concernant la collecte des SCPI au 1er trimestre : avec un rendement moyen de 4,40% en 2019, elles ont attiré 2,56 Mds€ sur la période. Avant la crise, cela les plaçait sur une trajectoire potentielle de 10 Mds€, après une année 2019 record à 8,5 Mds€.
Dans un contexte de crise économique inédit, comment analyser ces chiffres et surtout à quoi faut-il s'attendre dans les mois qui viennent ?
Selon l'Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM), la croissance de la collecte a été portée par un marché resté solide. Le produit conserve la confiance des épargnants, à en croire les demandes de retrait qui n'ont augmenté ni en mars ni avril « en dépit de la forte volatilité des marchés et des incertitudes économiques ». Certaines SCPI ont même renforcé leur position, à l'image d'Épargne Pierre gérée par Atland Voisin, avec une croissance de 32% (contre 24% pour le marché). Cette SCPI qui investit principalement en Ile de France et en régions et majoritairement dans les bureaux affiche aujourd'hui plus d'1,2 Mds€ de capitalisation.
« La crise que nous traversons oblige à rester prudent, et démontre qu'il est plus indispensable que jamais pour les sociétés de gestion d'être attentives aux évolutions du marché et aux demandes des investisseurs. La question de l'orientation des 55 milliards d'euros d'épargne accumulés par les ménages pendant confinement va se poser, entre des produits faiblement rémunérés répondant à une logique de précaution, et des produits de long terme mieux rémunérés répondant comme les SCPI à la constitution de revenus complémentaires. Deuxième investissement immobilier préféré des Français, juste derrière le Pinel, les SCPI conservent tous leurs atouts dans une logique de diversification de patrimoine, ce qui peut laisser supposer que malgré le contexte actuel, l'intérêt pour ce placement est bien installé », explique Jean-Christophe Antoine, Président de la société de gestion Atland Voisin.
Il conclut : « Avec le confinement l'activité a ralenti mais tout en montrant une certaine résilience. Si les défis qui nous attendent ne doivent pas être minimisés, la stratégie de diversification que nous avons adoptée démontre sa pertinence. Pour Épargne Pierre par exemple, nous anticipons pour 2020, malgré le contexte Covid-19, un rendement annuel supérieur au rendement moyen des SCPI en 2019. »