La crise du coronavirus a fragilisé bon nombre de nos croyances, et ce, dans plusieurs domaines. Les épargnants ont, notamment, été « bousculés » et se posent aujourd’hui des questions. L’immobilier continue-t-il de représenter un bon placement ? Peut-on poursuivre ses investissements dans ce secteur
Edouard Fourniau, Directeur Général Délégué du groupe Consultim, fait le point.
La sortie de crise sera facilitée par la demande intérieure
Soyons honnêtes. L’état des lieux des produits d’épargne pendant la crise sanitaire montre que tous les secteurs ont subi des dommages collatéraux ; l’immobilier comme la finance.
Certes, la crise sanitaire impacte les marchés…
Les marchés financiers ont chuté et l’on ne sait pas quelle sera l’évolution de la courbe dans les prochains mois, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur la reprise économique. Les investisseurs qui pensaient récupérer leurs fonds (avec plus-value) à court ou moyen terme vont peut-être devoir être patients.
Du côté de l’immobilier (nous parlons ici de l’habitat, pas du tertiaire), les investisseurs déjà détenteurs de biens ont pu subir des impayés de loyers. C’est un « accident de parcours » inhérent à la détention de logements locatifs, même si, heureusement, c’est l’exception. Ce manque à gagner potentiel (si tant est que la dette ne soit pas remboursée à l’avenir) va, certes, jouer un peu sur la rentabilité. Mais les chocs de marché ne compromettent pas la qualité d’un investissement pierre de long terme qui est construit pour traverser les temps difficiles… Qu’importent les variations de la valeur du bien pendant la durée de l’investissement. L’intérêt du logement dans une optique de long terme (préparation de sa retraite, notamment) n’est pas remis en cause.
… mais l’immobilier reste un actif relativement sécurisé, à privilégier pour de futurs investissements
Pour cette raison de conservation à long terme - pouvant traverser d’éventuels orages - l’immobilier continue de rester un placement hautement attractif.
Avec des taux d’intérêt de crédit bas (même s’ils augmentent légèrement) et un risque élevé d’inflation, l’immobilier reste un garant contre la crise, pour les investisseurs cherchant à sécuriser leur patrimoine. De fait, l'injection massive de liquidités dans l'économie, par les banques centrales, risque de provoquer de l'inflation.
La crainte des Pouvoirs Publics de voir les ménages « trop » épargner (et pas assez consommer) par peur de l’avenir commence déjà à se concrétiser : les banques notent une épargne non négligeable sur les Livrets A. Or, ces derniers ne sont pas extensibles.
Une partie de ces économies placées chaque mois sur des livrets règlementés pourraient être transformées en mensualités de remboursement d’un crédit immobilier.
Actif moins volatil que les actions, l’immobilier présente de nombreux avantages en liaison avec une recherche de sécurité :
- un logement est un actif tangible : même si sa valeur peut baisser, il en restera toujours quelque chose. Sa valeur d’utilisation est indiscutable ;
- sauf exception, c’est le seul actif pouvant être acheté à crédit, qui, en plus d’offrir un effet de levier intéressant, permet au souscripteur de bénéficier d’un contrat de prévoyance attaché (assurance décès invalidité) ;
- un logement locatif peut servir à loger des membres de sa famille (enfants étudiants, parents) ;
- il peut aussi servir à se loger à l’heure de la retraite, tout en faisant profiter l’acquéreur, auparavant (lors de la location pendant une dizaine ou une quinzaine d’années), de baisses d’impôt et de revenus fonciers.
Pour toutes ces qualités, l’immobilier reste et restera une valeur refuge incontestable pour les investisseurs.