Quelle sécurité pour les œuvres d’art en période de confinement ?
Dérobé le 30 mars dernier alors que le musée était fermé au public depuis le 1er avril, suite aux mesures sanitaires prises pour lutter contre le Covid-19, ce triste incident lance le débat autour de la protection et les risques pour les œuvres d’art et les collections des particuliers en cette période de confinement.
L’occasion pour Hiscox, assureur spécialiste de l’assurance des collections appartenant aux entreprises comme aux particuliers, de rappeler les bonnes pratiques pour limiter ces périls.
Commentaire de Julie Hugues, Responsable Marché de l’Art et Clientèle Privée chez Hiscox
« Le vol du « Jardin du presbytère de Nuenen au printemps » (1884) de l’artiste peintre Van Gogh au musée de Singer Laren illustre tristement la vulnérabilité des œuvres d’art en période de confinement. En effet, cette période exceptionnelle, où pour des raisons sanitaires le personnel de sécurité normalement prévu sur place est réduit à son strict minimum, se révèle être une aubaine pour les cambrioleurs.
Il est donc primordial pour les musées de redoubler de vigilance, et de s’assurer que tous les moyens de protection mécaniques et électroniques sont opérationnels et activés. On pense notamment à fermer les portes donnant sur l’extérieur, enclencher les serrures, mettre en place un gardiennage et vérifier que l’alarme anti-intrusion est bien enclenchée. Bien conscient qu’en cette période de confinement, les personnels de sécurité et les rondes sont réduits, la vidéo-surveillance permet de pallier une présence humaine.
Toutefois, le vol n’est pas le seul risque pour les œuvres d’art en cette période confinement. En effet, le public n’étant plus là, le personnel moins présent le risque est alors de ne pas pouvoir détecter à temps les situations de péril comme une brusque variation de température, l’incendie ou encore un dégât des eaux. La période de crue saisonnière est en approche, les musées doivent être particulièrement vigilants concernant sur le stockage d’œuvres en sous-sol, notamment lorsqu’il se situe à proximité d’un fleuve.
Ces risques concernent, dans une moindre mesure, les collectionneurs d’œuvres d’art et les particuliers. Si les risques d’intrusion sont plus faibles voir en baisse (-44% par rapport au mois de février), gare à l’effet de rattrapage car il pourrait y avoir de mauvaises surprises, et des cambriolages découverts a posteriori, lorsque certains habitants reviendront dans leur appartement, après avoir passé la période de confinement dans leur résidence secondaire.
En cette période inédite de confinement, la protection des œuvres d’art requiert une anticipation et surtout des mesures particulières. Nous avons adapté à la fois nos conseils et nos services à nos clients en conséquence (visite de risque, expertise des objets d’art à distance, gestion de sinistres) pour apporter notre expérience et conseiller au mieux et au plus près nos clients face à ce bouleversement. »