Une analyse de Jean-David Bar, CEO et confondateur de We Do Good, fintech nantaise labellisée BCORP.
De nombreuses actualités font part de l’impact de la pandémie de Corona Virus Covid-19 sur les levées de fonds. Un par un, les fonds d’investissement annoncent l’arrêt de l’analyse des dossiers en cours, ainsi que de l'instruction de nouveaux dossiers, afin de se concentrer sur les engagements déjà pris et les participations en cours. Mais qu’en est-il des levées de fonds participatives, qui ne font pas uniquement appel à des investisseurs qualifiés mais aussi au grand-public ?
Deux types de crowdinvesting (investissement participatif) existent aujourd’hui en France : le crowdequity (capital), qui représente les volumes les plus importants en termes de montant collecté, et le royalty crowdfunding, qui est quant à lui leader en nombre d’entreprises financées. Au total, le crowdinvesting a représenté 41,5 M€ collectés en 2019, selon le baromètre de l’association professionnelle Financement Participatif France.
Quel impact aura la pandémie et le confinement sur ce secteur ? Faisant appel en partie à des investisseurs qualifiés (business angels, fonds d’investissement…), les plateformes de crowdequity subiront sûrement un ralentissement des investissements comme les levées de fonds classiques. Et, surtout, elles se concentreront sur la protection des participations déjà engagées, afin de prévenir une augmentation du risque de perte pour les investisseurs. Wiseed, un des leaders du secteur, a par exemple annoncé avoir activé son plan de continuité d’activité et suivre avec une grande proximité ses participations pour adapter l’accompagnement en fonction de leur exposition potentielle à la crise (secteur, trésorerie disponible…).
Lita.co, une autre plateforme de crowdinvesting, a quant à elle annoncé la gratuité totale des frais pour les investissements, afin de “permettre une vague de solidarité envers les entreprises à impact positif”.
Concernant le royalty crowdfunding, ce financement impliquant pour les entreprises des versements aux investisseurs proportionnels au chiffre d’affaires réalisé, il s’adapte automatiquement à un ralentissement, voire à un arrêt partiel ou total de l’activité. « Nous avons bien entendu transmis toutes les informations concernant les aides mises en place par le Gouvernement, Bpifrance et le secteur bancaire et accompagnons les entreprises en cours de versement pendant cette crise, mais le système des royalties est déjà adapté par nature à ce type de situations », précise Jean-David Bar, cofondateur de We Do Good.
« Nous ne constatons pour l’instant aucun ralentissement des investissements ces derniers jours. Comme la majorité des investisseurs sont des personnes comme vous et moi, le fait d’avoir du temps et l’élan de solidarité qui voit le jour envers les entreprises peut même avoir un effet positif pour le crowdinvesting » !
We Do Good, acteur du royalty crowdfunding et du crowdinvesting en termes de nombre de projets financés, met à jour régulièrement ses statistiques durant cette période de crise, afin de rassurer les porteurs de projet qui hésitent à communiquer sur leur levée de fonds dans ce contexte.