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Au début, ils ont dit : « Ce n’est pas pire que la grippe »

Billet mensuel du docteur Leber, fondateur d’ACATIS, société de gestion indépendante allemande.

Les marchés réagissent étonnamment tard à l’apparition de la maladie. Au début, ils l’ont minimisée : « Ce n’est pas pire que la grippe. »

Malheureusement, la voie de propagation du coronavirus est (encore) inconnue, et le taux de mortalité de 2% (selon nos calculs plutôt 4%) doit être pris au sérieux. La maladie est donc plus grave que la grippe. Selon le cours normal des événements, le pire est derrière nous, mais un problème demeure : les États-Unis. 

  • En Chine, l’épidémie semble être maîtrisée. D’après nos informations, la production industrielle a repris et l’air est de nouveau pollué. Sur les océans du monde, un certain nombre de bateaux sont vides. Dans quelques semaines, leur absence engendrera, avec un décalage, des goulets d’étranglement dans nos productions.

  • En Corée du Sud, le nombre de personnes contaminées augmente rapidement. On peut toutefois supposer que les Coréens sauront également maîtriser la propagation avec le radicalisme asiatique.

  • En Italie, le confinement semble également bien fonctionner. Milan donne l’impression d’une ville morte, par conséquent l’endiguement est réussi.
  • L’Iran est un pays assez isolé dont il n’émane probablement pas de grand danger pour le monde.

  • Nous sommes préoccupés par les Américains. Trump, qui a réduit de 40% le financement des CDC, les centres de contrôle et de prévention des maladies, estime que le coronavirus n’est qu’un canular inventé par les démocrates pour lui porter préjudice, et Mike Pence, sacré coordonnateur de la lutte contre l’épidémie, préconise la prière. Les tests de dépistage n’étant pas effectués à temps, la probabilité de propagation du virus est plus importante que ce qui est annoncé. En cas de "panique" similaire en Amérique à ce que nous avons vécu en Europe et en Chine, les conséquences économiques seront très importantes.


ACATIS se montre très préoccupé du fait que le monde, d’une manière générale, n’est pas bien préparé aux pandémies.
La capacité d’innovation des entreprises pharmaceutiques dans le domaine des antiviraux, c’est-à-dire dans le développement de principes actifs qui arrêtent la reproduction des virus (par exemple le VIH, la grippe, l’herpès) est positive. Les vaccins préventifs arrivent généralement trop tard pour aider en cas de crise. Certains fabricants de puissants antibiotiques modernes (par exemple contre la tuberculose) ont dû déposer leur bilan faute de demande. Les activités de développement prennent beaucoup de temps, et s’il n’y a pas d’application aigüe, les entreprises font faillite.

Sur le plan économique, le plus grand préjudice n’est pas causé par la maladie, mais par les mesures prises contre sa propagation du fait de l’interruption des chaînes d’approvisionnement. Il y aura un autre impact dans environ 6 semaines, lorsque toutes les marchandises transportées par voie maritime auront été livrées et que les goulots d’étranglement se feront sentir sur les livraisons. Une seule vis spéciale non fabriquée peut paralyser un constructeur automobile ou aéronautique. L’approvisionnement en médicaments est également menacé car de nombreuses matières premières pharmaceutiques destinées aux médicaments génériques sont produites en Chine. 

ACATIS s’attend à ce que les dommages économiques atteignent un pic au 2ème trimestre, la reprise des cours boursiers devrait commencer vers avril ou mai. Par conséquent, il en résulte une réorientation des chaînes d’approvisionnement mondiales. De nombreuses entreprises vont se remettre à produire à l’échelle régionale ; ce qui signifie que les blocs économiques mondiaux que sont l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie vont à nouveau connaître des évolutions divergentes. 

Enfin, ACATIS estime que les marchés boursiers sont actuellement dans une phase d’exagération. La baisse observée est nettement plus élevée que les pertes de production escomptées cette année. Si l’on calcule sur la base d’une valeur forfaitaire de 10 jours de perte de production, cela se traduit par une perte de 5% de produit national brut, et ce une seule et unique fois, alors que l’anticipation relative au cours hypothèque tout le futur. Il s’agit là d’une nette exagération du marché. Nous avons acheté là où nous pouvions, notamment deux entreprises chinoises. Nous voyons des opportunités d’investissement dans des secteurs qui ont été durement touchés (le secteur touristique), dans les gagnants de la crise opérant dans les secteurs de la communication par vidéo et de la mise en réseaux de bureau, dans certains pans de l’industrie pharmaceutique et dans des titres qui étaient auparavant trop chers pour nous.

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