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Crédit et pandémie - quelles perspectives ?

Après l’annonce jeudi de mesures exceptionnelles, tant par la BCE que par le gouvernement, Vousfinancer s’interroge sur l’impact qu’elles pourraient avoir sur l’évolution des taux de crédit, le dynamisme du marché immobilier et l’offre de crédit. Quels conseils donner à ceux qui veulent acheter ? Et pour ceux qui remboursent déjà un crédit, peuvent-ils le suspendre ? Voici quelques éléments de réponse.

1/ Quelle évolution des taux de crédit immobilier ?

C’est l’un des impacts économiques indirects du Coronavirus : depuis le 22 janvier, les taux d’emprunt d’Etat français étaient retombés en territoire négatif à un niveau inédit depuis début octobre 2019 (-0,34%) avant de remonter ce jour à un niveau proche de 0 (-0,05%) « Si l’épidémie reste contenue en France, les taux devraient restés bas… Même si la Banque centrale a laissé ses taux directeurs inchangés, en annonçant des mesures exceptionnelles elle montre qu’elle maitrise la situation et qu’elle fera tout pour limiter le ralentissement économique, ce qui devrait contribuer au maintien des taux d’emprunt d’Etat - notamment en France - à un niveau bas, et dans leur sillage, à la stabilité des taux de crédit immobilier au niveau attractif actuel », explique Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

2/ Le marché immobilier va-t-il rester dynamique et la demande de crédit soutenue ?

« Dans le contexte actuel de baisse des valeurs boursières, l’immobilier est plus que jamais considéré comme une valeur refuge.  Depuis le début de l’année, la demande de crédit est soutenue en dépit des recommandations du HCSF qui ne semblent pas décourager les acheteurs. En revanche les nouvelles mesures annoncées hier pourraient créer un climat plus anxiogène peu favorable à l’investissement et aux achats de long terme et générer ainsi de l’attentisme, avec pour conséquence, moins de visites de biens immobiliers et moins de demandes de crédit », analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

Mais si ralentissement du marché il y avait - comme cela a été le cas début 2019 durant le mouvement des gilets jaunes - nul doute qu’il s’agirait uniquement d'une phase d’attentisme qui serait surement compensée par une phase de rattrapage une fois l’épidémie contenue et résolue.


3/ Les banques vont-elles fermer le robinet du crédit ?

La BCE a justement annoncé une série de mesures exceptionnelles destinées à assurer la liquidité des marchés financiers et encourager les prêts aux entreprises et particuliers. Objectif : que les banques « puissent continuer à jouer leur rôle dans le financement de l'économie réelle à mesure que les effets économiques du coronavirus deviendront apparents » comme indiqué dans le communiqué de la BCE. Il n’y a donc pas de raisons que les banques ferment le robinet du crédit.

Et même si l'épidémie devait durer et la chute des valeurs boursières des banques se poursuivre, la BCE a décidé d’alléger temporairement certaines des obligations des Banques en matière de capitaux propres afin qu’elles n’aient pas de problème de liquidités et de fonds propres qui pourraient les inciter à restreindre la production de crédit.

En revanche, compte tenu des mesures sanitaires, les capacités de traitement des dossiers pourraient être plus limitées en l’absence d’une partie du personnel. Les délais de traitement des dossiers de crédits dans les banques - déjà supérieurs à ceux qu’ils sont habituellement en début d’année - pourraient s’allonger à nouveau.

Nous conseillons donc à ceux qui signent actuellement des compromis de vente d’allonger le délai des conditions suspensives sur l’obtention du prêt à 60 jours.
Ceux qui sont en cours de renégociation de prêt pourraient aussi voir les délais s’allonger, car les financements de transactions sont prioritaires…


4/ Si l’on rembourse un crédit, faut-il demander la suspension de ses échéances ?

Certains s’interrogent sur la possibilité de suspendre le remboursement des crédits comme le gouvernement l’a évoqué en Italie. Etant donné qu’en France le gouvernement a annoncé assurer le maintien des salaires aussi bien pour ceux qui se mettront en arrêt maladie pour garder leurs enfants que ceux qui seront en chômage partiel, il n’y a aucune raison de suspendre ses échéances de prêt. « Suspendre ses échéances de prêt implique pour les banques de fournir à l’emprunteur un nouveau tableau d’amortissement. Ces démarches inutiles dans le contexte actuel vont en outre venir allonger les délais de traitement et ralentir la machine du crédit ce qui n’est pas souhaitable » explique Sandrine Allonier

Pour les plus anxieux ou ceux qui en auraient vraiment besoin, sachez que la possibilité de suspendre les échéances est indiquée dans l’offre de prêt. Toutes les banques ne proposent pas cette option qui lorsqu’elle est proposée, est gratuite dans les conditions mentionnées. Selon les banques, il est possible de reporter de 1 à 12 mensualités, en une fois ou en plusieurs fois selon les établissements mais souvent uniquement au bout de 2 ans de remboursements, pas dans les 1ères années. Dans tous les cas le versement de l’assurance du prêt est maintenu. Mais attention la suspension d’échéance a un cout car le report génère des intérêts supplémentaires.

Exemple : avec un prêt de 200 000€ à 1,5% sur 20 ans souscrit il y a 2 ans, suspendre la mensualité de 965€ pendant 3 ans allonge la durée totale du prêt de 4 mois avec un surcout de 1 000€.

Si vous n’avez pas cette option de report, vous pouvez utiliser la modulation d’échéances. La plupart des banques le proposent avec la possibilité de diminuer les mensualités de 10 à 30% de l’échéance selon les banques, au bout de 2 ans de remboursement également et dans la limite d’un allongement de la durée du prêt de 2 ans maximum. La banque peut aussi toutefois accepter au cas par cas un report si vraiment vous êtes en difficulté, moyennant des frais, car son intérêt est de vous aider à faire face à vos difficultés passagères et de s’assurer du remboursement futur du prêt.

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