Amundi, acteur sur le marché de l’épargne salariale et de la retraite en France avec 66,3 milliards d’euros d’actifs gérés, présente les résultats de son étude sur la sensibilité des dirigeants d’entreprise de moins de 50 salariés aux dispositifs de partage de profit dans l’entreprise. L’enjeu : mesurer, auprès de ces derniers, l’impact de la suppression du forfait social (contribution patronale de 20%) accordée depuis le 1er janvier 2019 dans le cadre de la Loi Pacte sur les dispositifs d’épargne salariale (intéressement, participation et abondement employeur).
Réalisée par Opinionway, cette enquête montre que les dispositifs d’épargne salariale et retraite sont connus, même auprès des dirigeants qui n’en proposent pas au sein de leur entreprise. Pour une majorité d’entre eux, leur mise en place renforce le rôle social de l’entreprise auprès des salariés et constitue une réponse concrète face aux craintes des dirigeants de manquer d’attractivité et de capacité à fidéliser leurs collaborateurs. Freinés jusqu’à présent par des considérations psychologiques et financières, ils seraient trois fois plus nombreux à envisager la mise en place de tels dispositifs une fois informés des avantages relatifs à la suppression du forfait social procurés par la Loi Pacte.
L’épargne salariale, un impact managérial positif selon 2/3 des dirigeants d’entreprise l’ayant mis en place
63% des dirigeants d’entreprise interrogés, ayant mis en place des dispositifs d’épargne salariale, l’ont fait avant tout pour motiver, récompenser ou fidéliser leurs salariés ; 25% d’entre eux pour profiter et faire profiter leurs salariés des avantages fiscaux associés et 7% par conviction sur le partage de valeur.
Pour 65% des dirigeants d’entreprise ayant mis en place un dispositif, ce rôle social de l’entreprise auprès des salariés pourrait être élargi - pour les aider à se constituer une épargne retraite. Cette conviction est aussi partagée par 50% des dirigeants d’entreprise n’ayant pas mis en place de dispositif.
Dans les faits, les dispositifs d’épargne salariale ont une influence positive sur la motivation de leurs salariés selon 58% des dirigeants interrogés, sur le climat social pour 55% d’entre eux et la fidélité pour 52%. De plus, 41% des dirigeants sondés observent un impact positif sur l’attractivité de leur entreprise, 29% un effet sur la croissance et le développement de leur société.
84% des dirigeants ont choisi d’être accompagnés dans la mise en place de l’épargne salariale
Les dirigeants d’entreprise sont informés des dispositifs grâce à leurs partenaires privilégiés, en premier lieu leur banque (50%) puis, leur expert-comptable (36%). Ce sont ces mêmes acteurs qui les aident à la mise en place et les accompagnent au quotidien dans la gestion des dispositifs d’épargne salariale. Si 25% des dirigeants jugent la mise en place de dispositifs d’épargne salariale complexe, un dirigeant sur 2 considère que cela reste assez indolore en termes d’effort consenti.
Au final, 90% des chefs d’entreprise équipés sont satisfaits des dispositifs d’épargne salariale (très ou plutôt) au regard de leurs objectifs fixés, particulièrement au sein des entreprises de services (33% sont très satisfaits) et des TPE (31% de très satisfaits), et souhaitent continuer sur les mêmes dispositifs. Un bon niveau de satisfaction qui s’accompagne d’une intention de recommandation intéressante : 78% des dirigeants (84% des dirigeants de PME) ayant mis en place au moins un dispositif sont prêts à les recommander à d’autres chefs d’entreprises.
Une mise en place freinée par des idées reçues
La mise en place de l’épargne salariale n’est pas freinée par la méconnaissance des dispositifs puisque 88% des dirigeants d’entreprise de moins de 50 salariés sans dispositif connaissent au moins la participation (mécanisme obligatoire au sein des entreprises de plus de 50 salariés) ; 87% connaissent l’intéressement, 75% le Plan d’Epargne Entreprise (PEE) et 71% le Plan d’Epargne Retraite d’Entreprise Collectif (PERCol).
Les freins persistants sont davantage psychologiques, puisque 31% ont tendance à s’autoexclure et considèrent que les dispositifs ne sont pas appropriés à leur entreprise (entreprise jugée trop petite, activité trop récente…). D’autres freins plus structurels apparaissent : 18% estiment que leur situation financière est mauvaise, 12% pensent que la mise en place est coûteuse, 8% manquent de ressources humaines ou encore 7% manquent de temps.
Les avantages de la Loi Pacte susceptibles d’être des catalyseurs, une fois qu’ils sont connus
Si 61% des dirigeants non encore dotés de dispositif d’épargne salariale n’ont pas entendu parler de la Loi Pacte, en revanche 39% savent ce que c’est (48% auprès des entreprises de 10 à 49 salariés) et même 11% déclarent le savoir précisément.
Une fois les avantages associés à cette Loi présentés, 42% des dirigeants (45% au sein des TPE) seraient motivés pour mettre en place un dispositif d’épargne salariale contre 14% d’intentionnistes avant la présentation de la Loi. Des avantages qui pourraient également inciter 57% des dirigeants l’ayant déjà mis en place à l’enrichir (et même 66% pour les entreprises dont l’ancienneté de mise en place est inférieure à 3 ans).
L’avantage fiscal supplémentaire accordé par la Loi Pacte dans le plan d’épargne retraite d’entreprise collectif dit « PERcol » (déduction fiscale en cas de versement volontaire) apparaît également comme incitatif auprès de 43% des dirigeants (49% au sein des TPE) n’ayant pas mis en place de dispositif. Cela inciterait 44% des entreprises ayant déjà mis en place un PERCO à le transformer en PERcol.
Enfin, 37% des dirigeants interrogés avaient mis en place la prime Macron en 2019 ; 26% ont l’intention de la reconduire en 2020 - assortie de la mise en place d’accord d’intéressement.