Mazars et l’association Financement Participatif France (FPF) publient le baromètre de référence des plateformes du financement alternatif et du financement participatif (crowdfunding) en France.
Depuis 5 ans, le financement participatif a su trouver sa place dans la chaine de financement des projets. Différents modes de financement sont utilisés : don avec ou sans récompense, prêt rémunéré ou non, émission d’obligations, minibon, investissement en capital ou en royalties.
Le baromètre se fait l’écho de la vitalité et de la diversité des modes d’intervention du financement participatif.
Accélération de la croissance du financement participatif en 2019
Le secteur du financement participatif a quitté un stade d’amorçage et s’inscrit durablement dans le paysage du financement des entreprises en France. Cela aidé par 2 effets :
- Un mode d’intervention plus en phase avec les aspirations des donateurs, prêteurs ou investisseurs qui souhaitent plus de transparence et plus de proximité s’agissant des projets sur lesquels ils interviennent.
- Une reconfiguration progressive des modes de financement et de l’accompagnement afférent. Le triptyque banque / fonds / plateforme de crowdfunding est installé et leur poids relatif respectif n’aura de cesse d’évoluer dans le futur.
Le développement du financement participatif se poursuit sur un rythme soutenu. Loin d’un phénomène de mode, il trouve au contraire son ancrage dans les évolutions profondes de la société, à l’instar de l’économie collaborative. Il repose sur plusieurs fondements essentiels : la transparence, la traçabilité et la proximité notamment, recherchés par les particuliers, mais également de plus en plus par les acteurs institutionnels.
Les plateformes de financement participatif prennent une place de plus en plus importante dans l’épargne et la vie quotidienne des Français
En 2019, les plateformes de financement alternatif s’inscrivent durablement dans le paysage du financement en France, avec une croissance de 33% entre 2018 et 2019. Depuis 2015, et en 5 ans seulement, les montants collectés via les plateformes ont été multipliés par plus de huit, passant de 169 M€ collectés en 2015 à 1,4 Mds€ collectés en 2019. Cette performance est à mettre en perspective avec l’existence relativement récente d’une réglementation propre au financement participatif fixée par ordonnance et décret depuis 2014.
En nombre de projets, les chiffres sont impressionnants : 768 728 cagnottes en 2019 (de toute sorte : anniversaire, pot de départ, mariage, etc.), 19 954 projets de financement participatif et 526 projets de solidarité embarquée (arrondi sur salaire, arrondi sur ticket de caisse, etc.).
Croissance du financement des entreprises à +42%
La finance alternative confirme sa bonne santé, avec des projets portés à 64% par des entreprises, soit une hausse de 42% par rapport à l’exercice 2018. Parmi les projets financés pour les entreprises, les porteurs de projets sont essentiellement issus de TPE, PME et ETI (80,5% soit 775 M€) - les start-up représentent, quant à elles, 13% des projets (soit 126 M€).
Le financement des solidarités porté par les solutions participatives embarquées
Les modes de financement des solidarités évoluent en faveur des solutions participatives en ligne ou embarquées. Les solutions de type solidarité embarquée ont le vent en poupe (+125%) et atteignent 9 M€ en 2019. Les dons sans récompense progressent de +93,3% et atteignent 26,1 M€, ceux avec récompense sont en recul et s’élèvent à 53,5 M€.
Bon en avant du financement participatif à +56%
En l’espace d’un an, le financement participatif, la catégorie phare du baromètre, progresse de 56% et atteint 629 M€, essentiellement portés par les obligations.
Le secteur économique y est prédominant et représente la grande majorité des fonds collectés en 2019 (576 M€), et plus particulièrement les secteurs de l’immobilier (57% avec 328,3 M€), suivi par l’environnement et les énergies renouvelables (16% avec 92,2 M€), puis les commerces et services (10% avec 57,6 M€). Le secteur culturel (spectacle vivant, audiovisuel, musique, etc.) rassemble de son côté 32 M€ de fonds collectés. Le secteur social (éducation, humanitaire, etc.) enfin est troisième, avec 21 M€ de fonds collectés sur l’année.
« Le financement alternatif continue sa progression (33%) avec des plateformes qui se diversifient pour répondre aux besoins variés des acteurs économiques en termes de financement. La finance participative confirme également sa très bonne forme en France. La croissance de la collecte a été en particulier portée par les secteurs de l’immobilier et des énergies renouvelables, auxquels s’identifient de plus en plus d’épargnants pour accompagner le développement de projets ambitieux. Nous nous réjouissons par ailleurs de l’intégration croissante et durable du financement participatif dans les circuits de financement de l’économie, de manière complémentaire aux acteurs historiques. Les ouvertures permises par la loi PACTE d’une part et la réglementation européenne à venir qui permettra aux plateformes d’être transfrontalières d’autre part, sont des mesures qui devraient accentuer la croissance du secteur dans les prochaines années », explique Jérémie Benmoussa, Président de Financement Participatif France.
« Le crowdfunding poursuit sa croissance et confirme son rôle de financeur alternatif. Il y a un triptyque banque / fonds / crowdfunding qui s’installe et qui intervient en complémentarité auprès des porteurs de projet. Le financement participatif apporte des solutions innovantes que les entreprises et les acteurs de l’économie sociale et solidaire plébiscitent en tant que porteurs de projet mais aussi les particuliers dans leur choix d’allocation de leur épargne. Tous les secteurs d’activité sont aujourd’hui concernés : des plus traditionnels au plus innovants », constate Bertrand Desportes, Associé, responsable de la plateforme FinExp chez Mazars.