Deux jours avant le sommet européen spécial consacré au budget de l’UE, le président du CdR, Apostolos Tzitzikostas, adresse une mise en garde : « Je lance un appel, au nom du Comité européen des régions, pour que l’on évite de sabrer les investissements qui contribuent à améliorer la vie des citoyens dans les villes et les régions. »
« Nous devons continuer d’investir l’argent des contribuables dans les collectivités locales, car cela bénéficie à la fois aux contributeurs nets et aux bénéficiaires nets du budget de l’UE. Réduire les financements européens destinés aux hôpitaux et aux écoles, aux transports locaux, à l’environnement, aux universités et aux petites entreprises constituerait un échec pour les citoyens et un cadeau pour les populistes », a précisé le président du CdR.
« Pour la majorité de nos États membres, le financement par l’UE de la cohésion, de l’agriculture et du développement rural représente environ 50% de l’investissement public total. Ce financement témoigne non seulement de la solidarité européenne en action, mais il stimule aussi la croissance économique, la création d’emplois et le marché unique, ce qui nous est profitable à tous », poursuit-il.
« Je suis profondément inquiet face au risque de compromettre des politiques qui rapprochent tout à la fois l’Europe des citoyens, et les citoyens de l’Europe. Si nous avons bien conscience de l’incidence financière du “Brexit”, nous devons nous garder d’en faire endosser le coût aux villes et aux régions. Ce n’est pas une question d’argent, mais une question d’investissement dans l’avenir de nos concitoyens », a-t-il conclu.
Selon Isabelle Boudineau (FR/PES), Vice-Présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine et Présidente de la commission pour la politique de cohésion territoriale et le budget de l'UE au CdR, « La dernière proposition en date concernant le cadre financier pluriannuel - et qui correspond à seulement 2% de la dépense publique en Europe - confirme que les Etats membres accordent encore trop d'attention aux rabais nationaux sans prendre en compte les problèmes urgents des citoyens. Les coupes dans le développement rural risquent par exemple de laisser sur le bord de la route les territoires les plus affectés par les problèmes de dépopulation, de changement climatique ou de mobilité. Il ne peut pas y avoir de transition juste sans soutien à ces zones. Dans la même veine, les coupes dans la coopération territoriale remettent en cause l'essence même de l'intégration européenne qui est de dépasser les frontières nationales ! Nous insistons enfin sur le fait que la politique de cohésion doit couvrir l'ensemble des régions européennes. Les coupes prévues sont contreproductives car elles ne prennent pas en compte les disparités infrarégionales qui sont la cause du populisme. Est-ce vraiment l'Europe que nous voulons ? Est-ce pour cela que les Européens ont voté aux élections européennes ? Les attentes sont élevées et aucune erreur ne nous est plus permise ».