« Notre conviction est que l’année 2013 sera différente des deux années précédentes, explique Christophe Foliot, spécialiste des actions américaines chez Edmond de Rothschild Asset Management. La visibilité sur l’économie américaine va s’améliorer. Des mutations structurelles majeures sont à l’œuvre. La perception du risque est en train de changer. Le déficit public va se réduire. Les dépenses d’investissement des entreprises vont reprendre. Il faut également souligner que les Etats-Unis vont tirer de grands avantages compétitifs du gaz de schiste. On estime que 500.000 emplois ont déjà été créés en deux ans grâce au gaz et au pétrole de schiste. » Un siècle de consommation de gaz naturel à bas prix serait identifié dans le sous-sol du pays…
A l’image de General Electric, par exemple, les entreprises américaines vont rapatrier sur le territoire national des capacités de production dans d’importantes proportions dans les années qui viennent. Et, parmi les autres bonnes nouvelles, il faut retenir la tendance de nouveau haussière du marché de l’immobilier (le stock de maisons est au plus-bas historique), avec un effet richesse qui augmente corrélativement pour les ménages américains. Cela va soutenir la consommation. Le parc automobile, qui a une moyenne de onze ans d’âge, devrait alors se renouveler progressivement.
Des moteurs de croissance
La stabilité du coût du travail (ce qui n’est pas le cas en Chine, notamment) et la faiblesse relative du dollar constituent d’autres éléments favorables. Finalement, les conséquences des baisses budgétaires, même accompagnées de hausses d’impôt, seront neutralisées. Certes, l’économie reste sous perfusion et, dans les négociations, le risque politique est toujours présent. Mais, au pays de l’Oncle Sam, le pragmatisme n’est pas un vain mot ! De surcroît, une remontée des taux d’intérêt ne devrait pas inquiéter. Ce serait, au contraire, le signe que la Réserve fédérale – dont le bilan s’est beaucoup alourdi du fait de rachats de dette – n’aurait plus besoin d’appliquer des mesures dites « non conventionnelles » (quantitative easing).
En termes de valorisation, les actions américaines sont réputées chères. « Nous ne sommes pas d’accord, fait remarquer Christophe Foliot, car il les indices ne sont pas composés de manière identique de chaque côté de l’Atlantique. Les poids des technologiques, des financières et des matériaux, par exemple, sont différents. A 14 fois les profits des douze prochains mois, il n’y a pas de surévaluation des valeurs américaines. » En outre, la poursuite des opérations de fusion-acquisition est également un facteur positif pour le marché.
Michel Lemosof
A suivre pour les abonnés du Bas de laine : un flash d'alerte sur le fonds de Christophe Foliot que nous privilégions.