Des femmes sous-représentées, au pouvoir limité.
Résultats de la 1ère édition de l’étude « Mixité au Sommet » sur la féminisation des comex du SBF 120 publiés par Heidrick & Struggles, cabinet de conseil en recherche de dirigeants, et l’hebdomadaire L’Express
À l’instar de la Loi Coppé-Zimmermann ayant imposé des quotas de femmes au sein des conseils d’administration, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes a recommandé l’instauration de quotas pour les comités exécutifs ou comités directeurs (de plus de 8 personnes) des entreprises du SBF 120 et ce à hauteur de 40% d’ici 2024.
L’Express et Heidrick & Struggles ont conduit cette étude exclusive afin de favoriser une plus grande transparence sur la composition des comex et codir des entreprises du SBF 120 et d’apporter des éléments d’analyse au débat.
Quatre enseignements majeurs
1/ En 2019, moins de 20 % des membres des comex du SBF 120 étaient des femmes.
2/ En 2019, seules 7 entreprises comptaient au moins 40 % de femmes au sein de leur comex (objectif recommandé par le HCE à horizon 2024). Les bons élèves : Mercialys, Danone, GTT, Wendel, Gecina, Maisons du monde et Suez.
3/ Si l’objectif proposé par le Haut Conseil à l’Égalité à horizon 2024 était inscrit dans la loi, il faudrait nommer 281 femmes - à promouvoir ou à recruter à l’extérieur - au sein des comex du SBF 120.
4/ 88% des postes opérationnels au sein des comex du SBF 120 étaient occupés par des hommes en 2019.
Pour Valérie Lion, Rédactrice en chef de Somme Toutes, L’Express : « Les chiffres de notre étude témoignent d'un profond déséquilibre, à la fois quantitatif et fonctionnel, à la tête des principales entreprises cotées françaises. Celles-ci sont condamnés à agir vite si elles veulent rester économiquement performantes. »
Les entreprises du SBF 120 encore loin des recommandations du Haut Conseil à l’Égalité
Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes recommande une part de femmes au sein des comex des entreprises du SBF 120 de 20% d’ici 2022 et de 40% d’ici 2024 (pour les comex de plus de 8 personnes).
En 2019, 52% des entreprises du SBF 120 comptaient au moins 20% de femmes au sein de leurs comex et seraient donc conformes au quota préconisé pour 2022. Seulement 7 entreprises (6%) en comptaient au moins 40% - Mercialys, Danone, GTT, Wendel, Gecina, Maisons du monde et Suez - et seraient conformes au quota recommandé pour 2024. À l’inverse, 18 entreprises (15%) ne comptaient aucune femme au sein de leur comex en 2019.
« L’étude révèle qu’il manquerait, en 2019, 281 femmes dans les comex des entreprises du SBF 120 pour être conforme à l’objectif envisagé pour 2024. Si cette réglementation venait à entrer en vigueur, ces entreprises seraient confrontées à un défi de taille : identifier et promouvoir ces femmes. Il est essentiel aujourd’hui d’anticiper une éventuelle loi qui inciterait les entreprises à évoluer sur ce point », commente Sylvain Dhenin, Managing Partner, CEO & Board Practice pour l’Europe & Afrique chez Heidrick & Struggles.
Qui sont les femmes présentes dans les comex ?
En 2019 les femmes dans les comex occupent majoritairement des postes fonctionnels, moins propices à l'accession au rôle de PDG. Les femmes ne représentent que 12% des membres des comex à des postes opérationnels. Cette tendance est partagée au niveau des fonctions financières : seulement 1 membre sur 5 en charge d’une fonction financière est une femme.
Signe encourageant : 29% des membres des comex du SBF 120 de moins 50 ans sont des femmes en 2019, contre 8% chez les plus de 60 ans.
Enfin, 46% des femmes siégeant dans un comex sont issues d’un recrutement externe : les entreprises semblent ainsi se tourner davantage vers les marchés extérieurs pour identifier des profils féminins.