Résultats du baromètre Eurogroup Consulting 2020 des Grandes Entreprises Françaises (BGE), qui évalue chaque année, au travers des dirigeants, le dynamisme et les défis de l’économie française.
Le BGE associe vision prospective, analyse du fonctionnement de l’entreprise et priorités opérationnelles.
Dans le cadre de son enquête menée entre le 4 novembre et le 6 décembre, alors que l’année 2019 aura été marquée par l’urgence climatique, mise au-devant des scènes politique, citoyenne ou encore scientifique, Eurogroup Consulting a interrogé les dirigeants sur la question environnementale.
Près de 70% des dirigeants répondants considèrent la prise en compte de l’impact environnemental de leur entreprise comme un enjeu fort (notation 7 à 10 sur une échelle de 1 à 10). Mais seuls 45% ressentent que cette préoccupation est aussi fortement partagée par leurs collaborateurs.
Cependant la question environnementale interpelle nettement plus les dirigeants lorsqu’elle est traitée indépendamment. En effet, interrogés sur les risques qui les préoccupent le plus en 2020, l’item « Les impacts du réchauffement climatique » arrive en dernière position bien après la concurrence et la guerre des prix, les risques juridiques et législatifs ou encore le niveau de la croissance. Dans ce cadre, ils ne sont que 19% à identifier cet item comme un risque majeur ou fort.
S’agissant du passage à l’acte et des mesures concrètes pour prendre en compte leur impact environnemental, on note un décalage quel que soit le levier utilisé, par rapport à la perception globale de l’enjeu par les dirigeants. Ainsi, au regard des 70% fortement concernés, ils notent avec la même force, une prise en compte à 53% dans leurs produits et/ou services, à 45% dans leurs actions publiques (type mécénat), à 39% dans leurs investissements (financiers, R&D) et seulement à 36% dans leur système de production et organisation interne.
« Si la thématique environnementale demeure non prioritaire dans les actes, pour les dirigeants face à d’autres défis à relever, elle n’est plus un doux propos de communication. L’écocitoyenneté de l’entreprise est un vrai sujet », constate Gilles Bonnenfant, Président d’Eurogroup Consulting. Un point de bascule subtil, perceptible dans le classement des dirigeants de leurs défis prioritaires : ils positionnent en dernier le développement durable comme une opportunité forte (à 38%), mais sont 95% à y voir un enjeu, même moyen, bien avant les acquisitions ou la conquête de nouveaux marchés à l’international, et même que le renouvellement de l’offre, la dynamisation des forces commerciales ou la réduction des coûts.
En effet, parmi les répondants, plusieurs dirigeants ont mentionné la mise en place d’actions telles que le déploiement d’un Plan de réduction des plastiques par une entreprise du secteur de la Santé ou le lancement d’une gamme de produits durables par un dirigeant de l’industrie. Les sujets du réemploi et des solutions bas-carbone ont également été évoqués.