Une enquête réalisée auprès de 600 responsables de TPE, le SDI (Syndicat des Indépendants) démontre les conséquences auprès des salariés des TPE des nouvelles modalités de versement de la prime Macron, en passe d'être soumise à la conclusion préalable d'un accord d'intéressement.
La « prime Macron » défiscalisée et désocialisée mise en place à la fin de l'année 2018 dans le prolongement du mouvement des gilets jaunes, a permis aux TPE de verser plus de 220 M€ de pouvoir d'achat à leurs salariés.
Concrètement, les TPE ont été les plus généreuses avec un montant moyen de prime de 543€ contre 432€ pour les entreprises de plus de 2 000 salariés.
Aujourd’hui, le projet du gouvernement qui consiste à soumettre désormais le versement de cette prime à un accord d'intéressement en exclu de fait les salariés des TPE et dresse une nouvelle fois une barrière de complexité administrative et juridique infranchissable pour les professionnels indépendants et dirigeants de TPE.
En effet, 87% des dirigeants de TPE interrogés par le SDI affirment que la nécessaire conclusion d'un accord d'intéressement les conduira à ne pas réaliser le versement de cette prime.
A l'inverse, 81% de ces mêmes chefs d'entreprise indiquent qu'ils verseraient cette prime dans l'hypothèse d'une reconduction en l'état de ses modalités de versement.
Sous cette réserve expresse, 97% des responsables de TPE qui ont versé une prime en 2018 renouvelleraient l'opération, lorsque 62% de ceux qui n'ont pas versé de prime l'année dernière se déclarent prêts à le faire.
Les premiers verseraient en majorité des primes comprises entre 500€ et 1 000€, lorsque la majorité des seconds verseraient des primes comprises entre 200€ et 500€.
Le SDI appelle le gouvernement au maintien d'une mesure populaire, simple et aisément accessible à tous les chefs d'entreprise qui entendent faire participer leurs salariés aux résultats de l'entreprise. Faute de quoi, les TPE ne verseront aucune prime et seront soutenues dans ce sens par le SDI.
Nous connaissons désormais l'ampleur du manque à gagner pour le pouvoir d'achat des salariés des TPE.