Par Michel Tudel, président d'Absoluce, réseau de cabinets indépendants d'expertise comptable, d'audit et de conseil.
En 2018, pour répondre aux revendications des gilets jaunes, l'Etat avait remis au goût du jour la prime de 1 000€, en l'améliorant. Non seulement cette prime était défiscalisée, mais elle était également « désocialisée » : pas d'impôt et pas de charges sociales, donc aucun coût supplémentaire pour l'entreprise, et une somme nette dans la poche des salariés. Tout le monde s'accordait à dire que c'était une excellente mesure, parce que simple à mettre en place.
Le résultat ne s'était pas fait attendre, puisque ce furent plus de 220 M€ que la prime Macron avait permis de verser aux salariés en pouvoir d'achat.
En 2019, il aurait été si simple de reconduire la possibilité de verser cette prime à l'identique ! Mais c'était sans compter sans la frénésie administrative, qui soumet désormais le versement de cette prime à la conclusion d'un accord d'intéressement.
Selon un récent sondage*, pour 87% des patrons de TPE, cette condition les conduira à ne pas verser de prime cette année. A l'inverse, 81% d'entre eux affirment qu'ils la verseraient à nouveau en 2019 si les conditions étaient reconduites à l'identique.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Et ce sont les salariés qui en pâtissent.