BFT Investment Managers fait partie des sociétés qui communiquent régulièrement sur leurs vues de marché et différents thèmes d’intérêt général. Dans deux récentes prises de position, Fabien Bourguignon, directeur de la gestion muli-asset (photo ci-contre), et Gillez Guez, directeur général (photo ci-dessous), se penchent respectivement sur la gestion multi-actif comme réponse « structurelle » pour affronter la volatilité des marchés et sur le rôle « crucial » de l’épargne longue pour le financement durable de l’économie.
Une alternative bienvenue
« Dans un contexte de forte volatilité, les techniques de gestion utilisées par les fonds multi-asset, explique Fabien Bourguignon, permettent de limiter les risques de perte et d’optimiser les performances financières. » De nombreuses sociétés de gestion investissent le « terrain de jeu » du multi-actif pour séduire des investisseurs pour qui générer du rendement est devenu un « casse-tête ». Selon le directeur de la gestion multi-actif de BFT IM, l’appétit pour la gestion diversifiée ne doit rien au hasard : les gestionnaires sont confrontées à un double défi, conjoncturel et structurel.
Entre la forte volatilité des marchés actions et l’ancrage des taux d’intérêt en territoire négatif, l’équation devient « complexe », tant pour les investisseurs que pour les sociétés de gestion. Pendant des mois, les fonds d’actions ont subi d’importantes sorties nettes, signe d’une défiance envers cette classe d’actifs. Sur les marchés obligataires, la situation n’est guère « florissante », avec des rendements « en berne ». Un contexte qui ne semble pas devoir s’améliorer à court terme, compte tenu de la révision en baisse des perspectives de croissance économique. Rien d’étonnant, dans ces conditions, que les gestionnaires se mettent en quête de nouvelles solutions d’investissement pour une clientèle quelque peu « déboussolée ».
A cette problématique conjoncturelle s’ajoutent de « nécessaires » ajustements structurels chez bon nombre d’acteurs. En effet, les fonds classiques, en actions ou en obligations, subissent de plein fouet la concurrence « exacerbée » des supports d’investissement indiciels à très bas coûts. « Une concurrence qui pèse sur les marges et qui, fait observer le professionnel, incite les gestionnaires à proposer des produits d’investissement à valeur ajoutée. » Pourtant, malgré un environnement de marché dégradé, l’existence d’une « solide » expertise en gestion multi-asset constitue une « carte à jouer » qui permet d’offrir de la valeur aux investisseurs. Capable de couvrir l’ensemble des classes d’actifs et des zones géographiques, et pouvant avoir recours à divers instruments financiers, ce type de gestions peut apporter de la « sérénité » à tout investisseur. Contrairement aux fonds d’actions, les fonds multi-asset de performance absolue permettent de s’assurer qu’une enveloppe de risque a été « prédéfinie ».
« Par ailleurs, note Fabien Bourguignon, quand il s’agit de gérer son patrimoine dans un marché volatil, l’investisseur a souvent tendance à succomber à des biais comportementaux qui peuvent lui être très défavorables. Dès lors, déléguer son allocation d’actifs à un gérant multi-asset peut permettre d’éviter nombre d’erreurs d’investissement, tout en limitant sa prise de risque maximale. » Face à la volatilité des marchés financiers, répartir son investissement sur plusieurs classes d’actifs est « indispensable, mais insuffisant ». L’un des principaux enjeux réside dans la capacité à construire la « meilleure » diversification possible. Une « gageure », à l’heure où les différentes classes d’actifs ont tendance à de nouveau se corréler.
L’un des apports du gérant multi-asset est d’être en mesure d’identifier et d’analyser les facteurs de risque auxquels réagissent les actifs financiers, afin de mettre en place une réelle diversification, c’est-à-dire en investissant sur des actifs relativement indépendants les uns des autres. Au-delà d’un potentiel de performance élevé, les classes d’actifs « de niche », souvent difficilement accessibles, permettent généralement d’accroître la diversification. Grâce à de telles constructions, les fonds multi-asset disposent de moteurs de performance « robustes », comparativement aux autres fonds. Techniquement, la gestion multi-actif possède pas mal d’atouts, comme la flexibilité et la faculté d’adaptation, afin de sortir d’une classe d’actifs ou d’une zone géographique ou, au contraire, de s’y exposer, en fonction des conditions de marché.
« Afin de bénéficier des phases de correction, précise le stratégiste, la gestion tactique peut également être non directionnelle. Les fonds multi-asset ont accès à une large palette d’outils (futures, options, dérivés crédit…), en vue de gagner en réactivité et de maximiser leur capacité à pouvoir se prémunir contre des retournements de marchés. » La gestion multi-actif constitue une « alternative bienvenue » pour des investisseurs en quête de performance dans la durée. Non contente de limiter les risques de perte d’un portefeuille, elle offre la possibilité de saisir de « belles » opportunités d’investissement et des rendements attrayants, et ce dans des configurations de marché « plus difficiles » pour les actifs traditionnels.
« Afin de flécher davantage l’épargne des Français vers l’économie réelle, les pouvoirs publics multiplient les initiatives, indique de son côté Gillez Guez. Les sociétés de gestion ont également un rôle majeur à jouer en améliorant la lisibilité de leurs offres et en généralisant l’ISR. » Le volume d’épargne des Français n’a jamais été aussi important. Le patrimoine financier des ménages atteint un plus-haut historique, à plus de 5.000 milliards d’euros. Or, une épargne « de qualité » devrait d’abord être au service de l’économie. A cet égard, l’action de l’Etat est « essentielle » pour favoriser le fléchage de l’épargne vers l’investissement productif.
Des mesures d’impact simples
Pour financer les projets innovants qui feront la croissance de demain, les entreprises ont besoin de renforcer leurs fonds propres. Or, l’épargne des Français est placée à plus de 65 % en produits de taux, à travers les dépôts bancaires et les fonds en euros. Le solde, soit 35 % du total, est investi en produits de fonds propres (dont moins de 7 % en actions cotées en Bourse). Et pour cause ! L’incitation fiscale, notamment dans le cadre de l’assurance-vie, a été forte, pendant très longtemps, pour favoriser ces produits de taux. « La loi Pacte, souligne le directeur général de BFT IM, vise à améliorer le financement des entreprises et à doper l’épargne longue investie en actions. Car l’investissement, qui a porté sur 322 milliards d’euros en 2018 pour les entreprises non financières, reste l’un des principaux moteurs de l’économie française. Pour autant, les entreprises ont besoin de sources de financement stables pour innover et dynamiser leur potentiel de croissance. »
Si l’autofinancement et l’endettement demeurent des sources de capitaux « naturelles », les projets les plus innovants (nouvelles technologies, brevets, travaux de recherche…) ont besoin de fonds propres supplémentaires pour soutenir leur développement. Les entreprises de croissance peuvent se tourner vers les actions cotées et le capital-investissement, deux marchés qui ont un important rôle à jouer et qui sont complémentaires. Les entrées en Bourse ont, toutefois, été peu nombreuses en 2018 (une vingtaine), avec un montant levé de 1,1 milliard d’euros. Le segment des PME du secteur de la technologie en a concentré 70 %. En 2018, les fonds d’investissement, eux, ont levé 18 milliards d’euros. Les marchés liquides sont une « formidable » place de formation des prix des actifs et, souvent, un « point de repère » pour le capital-investissement. De plus, beaucoup d’investisseurs ne veulent pas être soumis à la volatilité des marchés…
Pour inciter les épargnant à financer davantage les entreprises, sociétés de gestion et distributeurs doivent miser sur des offres de placement lisibles, en lien avec l’économie réelle et généraliser l’ISR. Plusieurs approches permettent de favoriser la lisibilité du financement de l’économie. Les produits thématiques en actions, voire relevant d’une approche géographique, constituent une réponse « adéquate » en mettant en avant le financement de secteurs porteurs d’avenir, comme la technologie, mais aussi l’écologie et l’éducation. La démarche à suivre passe également par des mesures d’impact simples : emplois créés par les entreprises financées, niveau des investissements réalisés en France ou initiatives sociétales prises dans telle ou telle région. Des mesures d’impact qui doivent « enrichir » les reportings à destination des investisseurs.
En parallèle, il est « impératif » de généraliser l’ISR. L’Accord de Paris sur le climat ou la loi de transition énergétique pour la croissance verte (avec, en particulier, son article 173) sont des catalyseurs de cette accélération. L’intégration « progressive » de l’analyse ESG est une opportunité à saisir par les gérants d’actifs pour donner du sens à l’épargne. « Ici encore, conclut Gilles Guez, la réussite passera par la qualité des reportings, utilisant tous les canaux de communication, notamment ceux issus des technologies digitales. »
Associées à une « rigoureuse » gestion des risques, les performances des solutions d’investissement de BFT IM constituent la première de ses missions. La filiale d’Amundi offre une gamme de produits spécialisés sur les principales classes d’actifs avec, pour objectif, la recherche de rendement. Des critères extra-financiers sont appliqués à l’ensemble de ses fonds. La société gère plus de 32 milliards d’euros (dont 5 milliards en fonds ISR) et se situe au 10e rang des gestionnaires sur le marché français. Elle compte plus de 300 clients institutionnels et distributeurs.
M.L.