Analyse conjointe du département Research de Cushman & Wakefield, et de WiredScore.
A l’occasion du SIMI, le département Research de Cushman & Wakefield France et WiredScore, label mondial dédié à la connectivité internet et mobile de l’immobilier d’entreprise, publient une 2ème étude sur l’évolution des pratiques numériques et les nouveaux besoins immobiliers. A partir d’une enquête réalisée auprès de 600 salariés, et d’interviews de dirigeants d’entreprises, de start-up ou d’un sociologue du numérique, ils livrent ici une analyse conjointe sur la transformation des technologies et des usages qui abordent les interrogations suivantes :
- Quelles influences peut-on en attendre sur l’organisation de nos bureaux aujourd’hui et demain ?
- Comment faire évoluer la prise de décision immobilière ?
Une transformation profonde des usages qui n’en est qu’à ses débuts
Après seulement 20 ans d’utilisation des technologies, « Homo Numericus » n’en est qu’à l’aube de son adaptation numérique. Une transformation profonde des usages dans le monde du travail est bien à l’œuvre, marquée par la multiplication des lieux de travail potentiels et par le phénomène du nomadisme professionnel. La flexibilité par le télétravail est une réalité pour certains (31%) et encore une attente pour d’autres (39%). Le travail à distance concerne 2/3 des salariés, et, même si le domicile reste le lieu privilégié des télétravailleurs, les tiers-lieux s’imposent, en particulier chez les jeunes générations qui les utilisent 2 à 3 fois plus que leurs aînés. En réponse à cette attente très forte, tous les lieux s’adaptent aux nouvelles technologies et aux usages professionnels avec un équipement et une connectivité plus adéquats.
Des pratiques numériques très différenciées, guidées par la culture numérique des individus et de leur entreprise
Premier constat, la frontière entre vie personnelle et professionnelle s’affine, avec près de la moitié des salariés qui utilisent un équipement personnel pour travailler, et une majorité (62%) apportant un équipement professionnel chez eux. Etonnamment, le taux d’équipements nomades est relativement faible (50% d’ordinateur portable contre 82% d’ordinateur fixe), ces chiffres cachent en réalité une très grande disparité dans l’adoption des technologies, comme si deux mondes parallèles coexistaient : les 40% de salariés qui qualifient leur entreprise de « technologique » sont 5 fois plus nombreux à télétravailler régulièrement et 2 fois plus à utiliser des logiciels collaboratifs que les salariés d’entreprises traditionnelles
Centrées sur les outils de travail usuels, les attentes sont simples et globalement satisfaites, mais le niveau d’exigence est élevé
Les attentes principales des salariés sont essentiellement pragmatiques : 91% souhaitent un ordinateur plus performant et 85% une meilleure connexion à internet. Dans l’ensemble, les lieux de travail donnent satisfaction mais restent encore perfectibles. Surtout, les défaillances dans la connectivité sont jugées très sévèrement par les salariés : 11% d’entre eux disent penser à démissionner lors des épisodes de mauvaise connectivité, deux fois plus (20%) au sein des entreprises « technologiques » ou encore chez les jeunes générations (18-29 ans). Veiller à la bonne performance numérique apparait donc une réelle clé de réussite pour les entreprises.
Le bureau, le lieu où se cristallise l’évolution des usages numériques et de nouveaux besoins immobiliers
Puisque le choix des lieux de travail tend à devenir la norme, les stratégies immobilières évoluent pour proposer une multiplicité de lieux différenciés en fonction de leurs usages. Le salarié devient également nomade à l’intérieur même de l’immeuble, avec de plus en plus d’activité professionnelle hors de son poste de travail, qui reste pourtant incontournable (utilisé par 93% pour se connecter). Les conditions pour satisfaire ces pratiques nomades sont encore à améliorer dans les bureaux classiques, puisque les tiers-lieux sont perçus comme plus favorables à une bonne connexion à distance. Ce point soulève de nouvelles exigences de connectivité, de cybersécurité et d’adaptabilité, à la fois de connectique et d’aménagement des espaces, avec pour objectif d’améliorer les conditions numériques des salariés.
Pour répondre à ces exigences qui créeront un véritable « smart building » pas seulement doté d’un bon wifi mais également bien connecté sous tous les angles et communiquant de la donnée, les acteurs de l’immobilier vont devoir tisser des liens étroits de collaboration et préparer dès aujourd’hui les enjeux cruciaux de la conception du bâtiment en programmant les usages numériques des occupants, et de la captation, gestion et analyse des données des bâtiments et des utilisateurs.
« La connectivité est considérée actuellement comme le deuxième critère le plus important pour le choix d’un bâtiment de bureaux selon les salariés, critère qui va prendre de plus en plus d’importance dans les années à venir pour devenir la préoccupation n°1 (61% des salariés) », indique Magali Marton, Directrice des Etudes de Cushman & Wakefield France.
Demain, de nouvelles expériences numériques à définir avec mesure, et avec l’émergence d’une écologie de l’attention
Si les attentes actuelles sont concentrées sur des aspects basiques et fonctionnels, les salariés sont ouverts à de nouvelles expériences numériques au bureau : 56% sont favorables à de nouveaux media de connectivité comme le LiFi (wifi par spectre optique), et à des applications mobiles permettant d’accéder aux services de l’immeuble. Le bureau de demain sera certainement augmenté par des technologies dont l’avenir est en revanche peu prévisible (fin du WiFi ? LiFi généralisé ? 6G ?), d’où un impératif de flexibilité et d’adaptabilité numérique du bâtiment et des lieux connectés afin de pouvoir répondre à ces futurs enjeux et à leurs variables.
« La clé du succès pour les entreprises sera avant tout de favoriser l’adoption des technologies numériques en les développant de façon à ce qu’elles répondent aux besoins réels, aux exigences et aux souhaits concrets des salariés. Les utilisateurs veulent garder le contrôle de leur outils et données numériques ; leur rapport à la technologie gagne en maturité et pourrait se rationaliser en adéquation avec l’émergence d’une écologie de l’attention », conclut Frédéric Motta, Directeur Général de Wiredscore France.
Intégralité de l’étude accessible ICI.