Natixis IM publie les résultats de son enquête mondiale menée auprès de 200 CIO (Chief Investment Officers) et membres d’équipes d’investissements opérant pour des compagnies d’assurance-vie, d’assurance IARD (Incendie, Accidents et Risques Divers) et de réassurance.
Dix ans après la crise financière, les investisseurs se heurtent toujours à des difficultés importantes liées à la faiblesse des rendements, qui se traduisent par une augmentation de l’écart de duration entre l’actif et le passif. En conséquence, les assureurs se disent prêts à encourir davantage de risques de liquidité pour obtenir des rendements plus élevés : 75% d’entre eux estiment qu’il est aujourd’hui indispensable d’investir dans des classes d’actifs alternatives, et 53% indiquent qu’ils ont de plus en plus recours aux solutions alternatives aux produits à revenu fixe.
« Les assureurs ont été fortement contraints par un environnement à faible rendement ces dix dernières années. Historiquement, ils se sont tournés vers le marché obligataire, dans l’espoir de générer des rendements stables couvrant leurs engagements de passif », explique Estelle Castres, co-directeur de la distribution, France, Belux, Geneva, Monaco & Israël, Natixis IM. « Nous constatons cependant que les acteurs de l’assurance sont de plus en plus disposés à assumer le risque de liquidité en contrepartie de rendements plus élevés pour équilibrer la génération d’alpha avec le coût du capital, tout en protégeant les actifs contre les pertes. De plus en plus, ils se tournent vers la dette privée, le private equity et autres investissements alternatifs qui offrent une prime d’illiquidité et représentent une source de rendement et de diversification. »
Les barrières règlementaires subsistent
Malgré l’appétit croissant des assureurs pour les investissements alternatifs, 89% des équipes d’investissement interrogées ont déclaré que la réglementation est un frein pour investir dans ces classes d’actifs. Les exigences de fonds propres réglementaires, notamment, orientent inévitablement les portefeuilles vers des titres à revenu fixe offrant de faibles rendements.
Ce pourcentage a fortement augmenté par rapport à l’édition 2015 de l’enquête de Natixis IM, lorsque la directive européenne Solvabilité II n’était pas encore entrée en vigueur. À l’époque, environ la moitié seulement des assureurs avaient déclaré que la réglementation et les exigences de fonds propres freinaient toute tentative d’investir dans des classes d’actifs nouvelles et alternatives.
Malgré ces défis, 93% des assureurs se disent bien préparés à l’évolution de la réglementation - une amélioration majeure par rapport à l’enquête de 2015, quand deux tiers des assureurs européens et américains avaient admis qu’ils n’étaient pas prêts à se conformer au futur cadre réglementaire.
Les CIO recourent à des experts externes pour naviguer dans un environnement complexe
Les raisons pour lesquelles les dirigeants interrogés n’utilisent pas davantage de solutions de placement alternatives dans leur portefeuille sont les suivantes :
- leur complexité 51%
- les restrictions de leur organisation en matière d’investissement 42%
- les frais 42%
- les contraintes réglementaires 41%
- les problématiques de liquidité 37%
Alors que les assureurs gèrent tant bien que mal la complexité réglementaire et opérationnelle associée à la recherche de rendements plus élevés et de solutions alternatives, les équipes d’investissement s’appuient de plus en plus sur des expertises externes pour bénéficier de compétences innovantes et spécialisées. 72% externalisent la gestion de leurs portefeuilles, et 10% des répondants délèguent la totalité à une société de gestion externe. En moyenne, 48% des investisseurs en assurance externalisent leurs portefeuilles.
« Les investisseurs sont confrontés à de nouveaux défis à mesure que la règlementation s’impose dans notre secteur. Il n’est pas surprenant de voir une majorité d’entre eux se tourner vers des spécialistes externes pour les accompagner dans l’environnement complexe du marché actuel. Si le besoin en services de conseils et d’exécution de qualité est croissant, dégager plus de ressources au sein d’équipes d’investissement déjà surchargées est un véritable challenge pour les Chief Investment Officers », conclut Estelle Castres.
Rapport complet de l’étude ICI.