Depuis son entrée en application, le 1er octobre dernier, la loi Pacte incite les Français désireux d’épargner pour leur retraite à souscrire à un nouveau produit simplifié, le plan d’épargne retraite (PER). Mais 2 épargnants sur 3 n’ont encore jamais entendu parler de ce nouveau produit ! C’est l’enseignement le plus marquant du sondage Aviva France-Deloitte réalisé par OpinionWay-Spoking Polls.
63 % des Français interrogés déclarent être préoccupés par leur niveau de revenus une fois à la retraite. 81 % des personnes sondées épargnent en vue de leur retraite… mais en utilisant des produits « non spécifiques », comme l’immobilier ou les livrets bancaires. Pour 92 % des Français consultés, il existe au moins un frein à l’achat d’un produit retraite spécifique, de type Perp ou Madelin (mauvaise connaissance du dispositif, niveau de frais, faiblesse de la performance, indisponibilité de l’épargne avant le départ en retraite, risque de perte en capital). Seulement 32 % des Français interrogés déclarent avoir entendu parler des PER individuels (dans les médias, sur Internet, dans leur entourage ou par un conseiller de banque ou d’assurance…).
Les deux tiers des personnes ayant répondu à l’enquête n’ont jamais entendu parler des nouveaux produits retraite issus de la loi Pacte et déclarent privilégier l’« auto-information » (magazines spécialisés, sites Internet, discussions avec des proches…) pour préparer leur retraite. Toutefois, quand on leur présente le nouveau PER, près de 50 % des futurs retraités se disent convaincus par ses caractéristiques : sortie en capital, sécurisation graduelle du capital, avantages fiscaux à l’entrée, transparence des frais… Et plus de 50 % des personnes interrogées trouvent que les fonds ISR constituent une bonne solution pour y placer une partie de leur épargne retraite. Les moins de 35 ans et les CSP+ sont « les plus enthousiastes ». 44 % des Français sondés se disent aussi intéressés par la possibilité de transférer tout ou partie de l’épargne en assurance-vie vers les nouvelles solutions de retraite. Pour 80 % des intermédiaires (agents généraux, courtiers, CGP), les nouveaux produits retraite sont « attractifs ». Les trois quarts d’entre eux les conseillent déjà à leurs clients.
Le paradoxe de l’épargnant français
« L’enquête OpinionWay que nous présentons avec Deloitte, commente Arthur Chabrol, directeur général délégué d’Aviva France et directeur de l’expertise technique vie, confirme l’intérêt d’un fléchage de l’épargne retraite vers les nouveaux produits proposés par la loi Pacte. Face à l’inquiétude liée à la baisse de leurs revenus lors du départ à la retraite, les particuliers épargnent aujourd’hui sur des supports non spécifiques et dont les caractéristiques ne couvrent pas complètement leurs attentes. En tant qu’acteur de l’assurance et de la retraite privée en France, nous souhaitons offrir dès aujourd’hui le meilleur PER du marché français et poursuivre nos actions de conseil et de pédagogie à destination des épargnants, en y associant nos réseaux d’agents généraux, de courtiers et de CGP. »
Les Français consultés sont 59 % à juger plus adapté un dispositif permettant de sélectionner librement les supports de placement avec l’aide d’un conseiller, tandis qu’ils sont 27 % à souhaiter déléguer le pilotage de l’allocation à des experts en gestion d’actifs. « Alors que son niveau d’éducation financière ressort clairement parmi les moins élevés des pays développés, fait pour sa part remarquer Pascal Koenig, associé asset management chez Deloitte, l’épargnant français privilégie l’auto-information et la gestion libre au détriment de la gestion conseillée. En outre, l’avantage fiscal prime sur les qualités intrinsèques de la solution d’épargne retraite. Le triptyque historique Liquidité, Sécurité, Rendement perdure, alors même que l’environnement financier est complètement transformé et que les horizons d’investissement pour la retraite sont plus longs. La réforme de l’épargne retraite ne pourra être un véritable succès sans un accompagnement fort en matière de pédagogie financière, tant auprès des particuliers que des professionnels de la gestion de patrimoine. »
M.L.