Egalité professionnelle : les femmes négocient moins, et sont discriminées de l'entretien d'embauche jusqu'aux possibilités d'évolution.
Depuis le 5 novembre à 16h47, les femmes en France travaillent bénévolement, et ce jusqu'à la fin de l'année, du fait des inégalités salariales, selon le calcul des Glorieuses.
Le sondage OpinionWay pour la Chaire RSE d'Audencia en partenariat avec KPMG apporte un éclairage sur les différences de comportements femmes-hommes, face à une étape décisive en matière de rémunération : la négociation. Il révèle également les discriminations ressenties face au statut de parent, et l'inexistence ou le non-respect perçus par les salariés au sujet des politiques d'égalité professionnelle.
La négociation est essentielle, mais moins pratiquée par les femmes
87% des salariés français sont convaincus de l'importance de la négociation pour augmenter sa rémunération, et 84% pour améliorer sa situation professionnelle. De façon assez logique, 74% déclarent d'ailleurs avoir déjà négocié au cours de leur carrière. Pour autant, ce chiffre masque une situation où les pratiques sont encore peu affirmées, et disparates.
- Dès le premier emploi, seuls 38% des salariés ont essayé de négocier leur salaire. C'est à ce moment clé de la première embauche que l'écart femmes-hommes est le plus important : seulement 34% des femmes osent négocier leur premier salaire, contre 41% des hommes.
- Au cours de leur carrière, 58% des salariés ont déjà négocié leur salaire, et 42% ont déjà négocié pour obtenir davantage de responsabilités. Là aussi, les femmes osent moins : 55% des femmes contre 60% des hommes négocient pour leur rémunération, et 39% des femmes contre 44% des hommes le font pour les responsabilités.
- Les raisons évoquées varient selon le type de négociation :
- Dans le cas de la rémunération, c'est le fait de ne pas oser qui prime pour 31%, et qui s'exprime beaucoup plus fortement chez les femmes : 49% des femmes déclarent manquer de confiance dans leur capacité à demander, contre 37% des hommes. Cette différence est encore plus nette chez les séniors : quand 72% des hommes de 50 ans et plus se déclarent confiants face à la négociation, les femmes de la même tranche d'âge sont moins de 50% à partager ce sentiment.
- Dans le cas des responsabilités, c'est l'absence d'envie de négocier qui arrive en tête, sans différence femmes-hommes.
La négociation, ça paye ! Et ça s'apprend !
Lorsque les salariés sautent le pas de la négociation, les résultats sont au rendez-vous. Les résultats de l'étude sont en ce sens alignés avec les résultats d'un premier bilan réalisé sur l'initiative NégoTraining, une formation gratuite à la négociation salariale pour les femmes, lancée par Audencia en septembre 2017 et marrainée par Marlène Schiappa. Ces résultats https://en.calameo.com/read/000137206e9d70a312bd4 indiquaient que 9 femmes sur 10 ayant négocié suite à la formation obtenaient une amélioration de leur rémunération ou situation professionnelle !
- 83% des salariés ayant négocié leur salaire en cours d'emploi ont obtenu une augmentation, dont près de la moitié (43%) au montant demandé. Un léger écart persiste entre hommes et femmes (respectivement 85 et 81%).
- Même succès pour obtenir plus de responsabilités, 82% des salariés ont obtenu exactement ce qu'ils souhaitaient (50%) ou presque (32%), sans différence notable entre les femmes et les hommes.
Pour mettre toutes les chances de leur côté, 67% des salariés estiment qu'une formation à la négociation professionnelle leur serait utile. De façon étonnante alors qu'elles osent moins, les femmes sont moins nombreuses à convenir de cette utilité (64% contre 70% des hommes), peut-être parce qu'elles comptent moins sur l'aide de tiers que sur elles-mêmes pour s'améliorer, ou qu'elles doutent de la capacité de ces formations à agir sur leur manque de confiance en elles.
A suivre :
1/ Les Français sont exigeants avec eux-mêmes lorsqu'ils postulent
2/ Les entretiens d'embauche : des conditions et questions discriminantes
3/ La parentalité perçue comme une entrave à l'évolution de la carrière
4/ Les différences de traitement en défaveur des femmes
5/ Des mesures d'égalité professionnelle perçues comme trop peu développées...
6/ ... mais réelles
Les 6 points ci-dessus sont à lire via ce LIEN.