Plus les organisations s’engagent dans le temps, plus leur démarche de responsabilité sociétale apporte des résultats positifs en tous points. Tel est le principal enseignement d’une étude* engagée par le groupe AFNOR, avec l’appui de l’institut BVA et en partenariat avec les Echos Executives, auprès de plus de 400 organisations françaises de toutes tailles.
Expérimentation de labels RSE sectoriels par France Stratégie, Loi Pacte et raison d'être, devoir de vigilance… L’accélération des initiatives sur le terrain de la RSE demandait un point d’étape. Après 10 années d’accompagnement de plus de 800 TPE, PME et collectivités territoriales, le groupe AFNOR propose un état des lieux des initiatives d’organisations qui se disent engagées en responsabilité sociétale, des actions qu’elles mènent, des outils sur lesquels elles s’appuient pour valoriser leur engagement, mais aussi des difficultés et des bénéfices qu’elles observent.
Enjeu essentiel ou très important pour 72% les organisations sondées, la RSE est un terrain très souvent investi pour valoriser des initiatives internes (55%), fédérer les collaborateurs (44%) … mais également pour améliorer l’efficacité de leur organisation (38%) ou leur compétitivité (35%).
La RSE est également synonyme d’un engagement exigeant, difficile à mettre en place (52%) par manque de temps ou de savoir- faire, qui implique de convaincre. Mais lorsqu’elles maintiennent leur mobilisation, les organisations observent de multiples bénéfices pour leur image (engagement des collaborateurs (80%), attractivité (80%)), mais également pour son activité (innovation (78%), différenciation (75%), embauche (44%), rentabilité (40%), développement du CA pour les entreprises (38%)).
Quatre profils d’organisations engagées
L’étude révèle que toutes les organisations ont pour socle commun une première action d’ordre environnemental, avec la mise en place du tri des déchets, assortie d’un dispositif de veille et de mise en conformité avec la réglementation. C’est le point de départ d’un cheminement progressif conduisant les organisations à augmenter le nombre d’actions qu’elles entreprennent et à les diversifier sur les champs sociaux et économiques, années après années. Quatre étapes clés ressortent de cette étude, à l’image du stade de développement de certaines espèces végétales :
- Au démarrage : les jeunes pousses (12% des organisations), engagées depuis 2 ans. Elles mènent en moyenne 5 actions, ici et là, sous l’impulsion de quelques collaborateurs, notamment pour développer l’ancrage local de l’organisation. Les petites structures sont ici plus représentées que dans les autres segments, preuve que désormais la RSE n’est plus l’apanage des grands groupes.
- Ensuite, vient le temps de l’organisation pour les arbustes (23%), engagés depuis plus de 3 ans. Ils engagent entre 5 et 9 actions en mettant plus l’accent sur les enjeux RH (recrutement favorisant la diversité et l’intégration du handicap pour 55%), les conditions de travail ou en direction des parties prenantes (59%).
- Les peupliers (38%), engagés depuis plus de 5 ans, choisissent de pousser plus fortement certains sujets, comme la réduction de leurs déchets (69%), de leurs consommations (60%) et débutent une réflexion sur la raison d’être de l’organisation (60%). Ils engagent de 10 à 14 actions.
- Enfin, les chênes (27%), engagés depuis plus de 8 ans, agissent pour maîtriser globalement leurs impacts et engagent des actions plus pointues. Réduction des émissions de CO2 (80%), achats responsables (78%), protection de la biodiversité (61%), économie circulaire (51%) sont autant d’exemples des 15 à 21 actions en moyenne.
Normes, labels RSE : les organisations en quête d’outils
Les organisations engagées indiquent bien connaître les textes de référence en RSE. La norme volontaire internationale ISO 26000 est à ce titre connue de la quasi-totalité des interviewés (93%), loin devant le UN global compact (68%) et les ODD (66%). Le mode d’emploi qu’est l’ISO 26000 et ses déclinaisons sectorielles sont donc bien installés dans la boîte à outils des organisations. 2/3 des organisations engagées considèrent qu’il est essentiel ou très important de valoriser leur démarche RSE, pour améliorer leur image et promouvoir le travail accompli. Elles engagent en moyenne deux ou trois actions de valorisation, en privilégiant des labels (48%), des articles ou communiqués de presse (45%) ou un rapport RSE/DD (43%). Ces actions sont menées à la fois auprès de publics internes et externes (clients, fournisseurs, parties prenantes) ; les plus actifs cherchant à toucher le grand public.
- Engagé RSE est le label le plus connu (76%) parmi ceux attribués suite à une évaluation sur le site de l’organisation, suit de près
- Lucie 26000 (65%) et
- Ecocert 26000 (64%).
Parmi les dispositifs d’évaluation à distance : Ecovadis est reconnu à 64%, devant e-engagé RSE (51%) et B Corp (43%).
* Méthodologie enquête : réalisée en septembre / octobre 2019 auprès d’organisations actives en matière de RSE, par enquête online et interviews téléphoniques. Echantillon de 408 interviews complètes, dont 1/3 d'organismes labellisés par AFNOR Certification.