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[Initiative] Robeco se lance dans la prévision des performances à cinq ans

Robeco présente Expected Returns 2020-2024, un rapport qui donne un aperçu des performances que les investisseurs peuvent escompter au cours des cinq prochaines années. Tendance à la baisse.

S’échapper de la galerie des glaces

Le prince portugais Henri le Navigateur (1394-1460) encourageait ses marins à s’aventurer au-delà de ce qui était considéré à son époque comme les confins du monde. Visionnaire, il a étudié les cartes et utilisé les informations à sa disposition pour convaincre ses équipages que leur perception était limitée. « Sur les marchés financiers, commentent les rédacteurs d’Expected Returns 2020-2024, nous avons aujourd’hui la limite de ce qui nous semblait auparavant inconcevable : des rendements obligataires négatifs. Les obligations souveraines, actifs refuges par excellence, naviguent dans l’inconnu. Plus de 15.000 milliards de dollars d’obligations en circulation sont déjà tombés en territoire négatif. »

« Un changement notable dans le rapport de cette année, souligne Peter van der Welle, stratégiste chez Robeco, est notre révision à la baisse des rendements prévus, car nous estimons qu’une récession est inévitable d’ici à 2024. Il est essentiel que les banques centrales s’échappent de la stratégie de la galerie des glaces, référence à un scénario décrit par l’ancien président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, qui a mis en garde contre une trop grande polarisation des banques centrales à satisfaire les attentes des marchés par des taux d’intérêt toujours plus bas. »

Cette récession qu’anticipent les experts de Robeco se traduira inévitablement par des rendements inférieurs aux moyennes historiques. Selon eux, Elle ne sera toutefois pas un phénomène de « limite du monde », comme le fut la crise financière mondiale. Il s’agira plutôt d’une récession « patchwork », caractérisée par de « petites poches d’excès » dans l’économie mondiale, qui deviendront suffisamment importantes pour entraver la croissance.

 

Ne pas réduire le risque trop vite

Concernant les emprunts d’Etat, les perspectives sont partagées. Les Bunds allemands sont nettement survalorisés et, lorsque l’inflation augmentera, les rendements devraient rester bien inférieurs à ceux des liquidités. Les bons du Trésor américain, en revanche, sont ceux qui s’en sortiront le mieux lorsque la récession se déclenchera. Ils surperformeront « confortablement » les liquidités. La valorisation est également un « facteur pénalisant » pour les actions des marchés développés, ajoutent les spécialistes de Robeco. Cela dit, les performances pourraient rester relativement « solides » durant la première partie de la phase de prévision, mais celles-ci finiront à des niveaux plus bas en fin de période. « Les actions émergentes sont globalement bon marché, mais, expliquent-ils, nous n’avons pas modifié la prévision de rendement par rapport aux marchés développés. Compte tenu des politiques de protectionnisme qui perdurent, une prime de seulement 50 points de base est prévue par rapport aux marchés actions développés. »

L’environnement macroéconomique devient moins favorable aux crédits investment grade et high yield. Le gestionnaire table sur des surperformances de ces segments de marché inférieures aux niveaux historiques moyens, malgré des valorisations « neutres ». Un secteur se démarque en termes de rendements relatifs, à savoir les matières premières. Les stratégistes l’ont maintenu au même niveau que l’an dernier.

Synthétiquement, voici les prévisions annuelles de rendement calculées par Robeco sur les cinq prochaines années pour un investisseur en euro :

  • Matières premières : 4 %
  • Actions des marchés émergents : 3,75 %
  • Actions des marchés développés : 3,25 %
  • Dette souveraine émergente (en devises locales) : 2,75 %
  • High yield : 0,75 %
  • Investment grade : 0,25 %
  • Obligations d’Etat des pays développés : – 0,375 %
  • Liquidités : – 0,50 %
  • Obligations d’Etat allemandes : – 1,75 %

« Nous allons au-delà des événements à court et à moyen terme, explique Jaap Hoek, stratégiste chez Robeco, et apportons aux investisseurs institutionnels et professionnels des éléments pour la construction de portefeuille, ainsi qu’une meilleure compréhension des marchés dans lesquels ils investissent. Même si nous avons abaissé nos prévisions, les investisseurs doivent être conscients, continue-t-il, que la plus grande menace serait de réduire le risque trop vite et trop tôt. En effet, nous sommes convaincus qu’il est toujours possible de récolter des primes de risque dans les principales classes d’actifs. »

Rappelons que Robeco, qui a été racheté en 2013 par le japonais Orix, a été fondé en 1929, quatre ans avant la création de son premier organisme de placement collectif en valeurs mobilières, faisant alors œuvre de pionnier. Le groupe, dont le siège est à Rotterdam, s’appuie aujourd’hui sur dix-sept bureaux répartis à travers le monde. Au 30 juin 2019, ses encours sous gestion s’élevaient à 186 milliards d’euros.

M.L.

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