À 3 mois de l’entrée en vigueur de la loi PACTE, qui prévoit de diffuser dans l’assurance vie les fonds qui bénéficient d’un label, Novethic publie son Indicateur semestriel du marché des fonds relevant de la finance durable en France et analyse les caractéristiques de l’offre de fonds ouverts et accessibles aux épargnants français.
Une forte dynamique du marché
Au 1er semestre 2019, pour la première fois, on trouve sur le marché plus de 500 fonds proposés aux particuliers, qui pèsent 185 Mds€, soit une progression de 27% au cours du seul 1er semestre ! Aux fonds actions qui restent dominants (plus de la moitié des encours) s’ajoute une nouvelle offre de fonds indiciels et ETF. Les 8 nouveaux fonds de ce type qui pèsent 1,4 Md€, ont collecté 830 M€ sur les 6 premiers mois de l’année.
Pour s’orienter dans la jungle des fonds durables, le marché propose deux approches
- Première approche : les fonds labellisés ISR
- L’impulsion donnée par la loi Pacte produit ses effets et a dopé le nombre de fonds labellisés.
- Le label ISR, qui garantit les processus de gestion ESG, domine largement le marché des fonds labellisés.
- En revanche, il ne permet pas aux fonds de clarifier leurs promesses marketing : 70% des fonds labellisés ISR ne s’appellent pas « ISR ».
- Un tiers d’entre eux sont des fonds thématiques.
- Seconde approche : les fonds thématiques
- La dynamique la plus forte du marché concerne les fonds multi-thématiques qui sélectionnent plusieurs thèmes de développement durable. Leurs encours ont augmenté de 38% et ils affichent de belles performances de l’ordre de 17, 6% sur les 6 premiers mois de l’année.
- La tendance à suivre sur ce marché est celle des fonds axés Objectifs de Développement Durable (ODD). Avec 23 fonds et 4 Mds€, ils constituent la progression la plus remarquable du semestre. Leurs encours ont augmenté de 45%.
- L’attractivité des fonds environnementaux est symbolisée par la dynamique du label Greenfin. On assiste à un découplage de l’offre avec, d’un côté les fonds proposés par de très grosses sociétés de gestion dont la force de frappe leur permet d’afficher de gros montants de collecte, et, de l’autre, les fonds qui bénéficient du label Greenfin, plus petits, mais dont les garanties environnementales permettent d’enregistrer une progression de leur encours de 98% sur la période.
« La demande pour les produits financiers environnementaux est là, pourtant l’offre est encore très réduite. Une rareté qui s’explique certainement par le peu d’entreprises spécialistes de l’environnement. Pour développer l’offre, il faudrait surtout que les entreprises soient plus nombreuses à faire transition vers l’économie verte », explique Anne-Catherine Husson-Traore, Directrice générale de Novethic.