Dans le cadre de sa mission de surveillance du bon fonctionnement des marchés, l’AMF (Autorité des marchés financiers) publie une étude sur l’importance croissance de cette phase de fin de séance de bourse qui atteint sur le marché français un niveau parmi les plus élevés en Europe.
Après avoir longtemps oscillé entre 20 et 28% jusqu’en 2015, la part des échanges réalisés au fixing de clôture n’a depuis cessé de croître pour atteindre en juin 2019 les 41% des montants échangés sur la séance sur Euronext Paris pour les valeurs du CAC 40. La clôture de la séance est une phase de négociation de 5 minutes environ au cours de laquelle les ordres s’accumulent dans le carnet sans pouvoir donner lieu tout de suite à une transaction, avant de se déboucler tous ensemble au même prix, le prix de clôture.
La croissance des échanges sur cette phase dite de « fixing » n’est pas spécifique au marché parisien. Toutefois, elle semble s’être exercée avec une acuité plus forte en France ces deux dernières années et c’est pourquoi le régulateur a souhaité approfondir son analyse.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène :
- l’essor de la gestion passive, dont le mécanisme de création et annulation de part se fait généralement à la valeur liquidative en fin de journée et dont la réplication exacte implique de négocier au cours de clôture ;
- les obligations de meilleure exécution prévues par les textes européens sur les marchés d’instruments financiers : MIF2 a renforcé les exigences en matière d’information des clients sur l’analyse des coûts de transaction et de l’impact de marché or la négociation au fixing de clôture facilite le respect de ces obligations ;
- une volonté d’éviter de se retrouver face aux traders à haute fréquence, généralement peu présents au fixing de clôture ;
- une amplification du phénomène via les algorithmes d’exécution des ordres, la liquidité attirant la liquidité.
L’AMF s’est également intéressée aux risques que pouvait impliquer cette évolution de la structure du marché parisien, notamment une exposition accrue aux incidents opérationnels durant le fixing et une moindre liquidité sur le reste de la séance. Toutefois, depuis 2016, l’AMF n’a pas identifié d’augmentation significative des variations brutales de cours, qui aurait été synonyme d’une dégradation avérée du processus de formation des prix.