I&S Adviser a réalisé une enquête auprès de ses clients, contacts chefs d'entreprise et prescripteurs en juillet 2019 afin de savoir quel regard les start-ups, TPE et PME françaises portaient sur l'accompagnement et quels étaient les freins et motivations de la décision de se faire accompagner.
Dans la mesure où le taux de faillite des entreprises atteint 40% quand elles ne sont pas accompagnées, contre 20% quand elles le sont*, faire tomber les freins à l'accompagnement s'avère un levier intéressant pour prévenir les risques de défaillance.
Cette enquête montre que 21% des dirigeants de PME, 38% des dirigeants d'ETI et 49% des dirigeants de TPE se font accompagner.
Quand on regarde le profil de l'entrepreneur, on note que 88% des serial entrepreneurs se font accompagner contre 12% des primo-créateurs d'entreprise. L'expérience incite donc à ne pas rester seul face aux sujets critiques ou complexes de l'entreprise.
19% d'entrepreneurs pensent à se faire accompagner dans leurs phases de développement. A l'inverse, 43% des chefs d'entreprise y font appel quand leur société rencontre des difficultés et 38% sur les phases de création.
Comment expliquer ces chiffres ? 4 enseignements apportés par l'enquête d'I&S Adviser apportent des éclairages.
Enseignement 1
Quand le chef d'entreprise pense « accompagnement », il pense « levée de fonds » et « acquisition », peu « travail sur la proposition de valeur », « changement de modèle économique » ou « exécution d'une stratégie de développement ».
En effet, lorsque qu'I&S Adviser a interrogé les chefs d'entreprise pour savoir sur quels sujets ils pourraient se faire accompagner, 11 réponses ont été formulées. Le premier sujet cité est la levée de fonds. Puis arrivent la croissance externe et l'optimisation des chaînes de production et logistique, suivi de peu par la transformation digitale et la crise de croissance. Le développement international est le 6ème sujet cité. Les questions de développement commercial, de proposition de valeur, de pivot du modèle économique ou encore de structuration interne sont certes évoquées par les chefs d'entreprise, mais par 4 fois moins que les levées de fonds. En dernière lieu figure la gestion du cash.
Enseignement 2
Le chef d'entreprise cherche d'abord un accompagnement opérationnel et pragmatique.
30% d'entre eux se tournent vers des fonds d'investissement ou des leveurs. 25% sollicitent des cabinets de conseil fonctionnels (marché, commercial, marketing, finance, etc.) et 24% des operating partners.
Ils ne sont que 8% à penser recourir à un coach ou mentor et 13% à regarder les programmes institutionnels comme ceux de Bpifrance ou proposés par les régions, départements, etc.
Enseignement 3
L'égo du chef d'entreprise et sa volonté de contrôle sont les 2 principaux freins à se faire accompagner.
31% des répondants ont dit vouloir y arriver seuls (ou avec leurs associés) et 23% évoquent un manque de confiance dans l'accompagnement. 14% y voient un risque de perdre le contrôle de leur entreprise.
Les problèmes budgétaires sont évoqués par 22% des répondants qui estiment ne pas avoir de budget à y consacrer.
Seulement 10% ne se font pas accompagner parce qu'ils estiment ne pas y voir clair dans la jungle de l'accompagnement.
Enseignement 4
La légitimité grâce à l'expérience acquise et la capacité à s'engager sont les critères-clés, loin devant la réputation, dans le choix d'un chef d'entreprise.
33% des chefs d'entreprise choisissent leur partenaire sur la base de l'expérience acquise sur le sujet donné et 22% sur l'engagement sur objectif qu'il contracte. 20% choisiront en fonction du prix et 18% de la confiance personnelle en l'interlocuteur. Seuls 8% se baseront sur la réputation.
« Encore trop de chefs d'entreprise pensent à l'accompagnement uniquement pour gérer des phases de tension (au moment de la création, lors de crises de croissance, pour lever des fonds, etc.). Toutefois, le fait que 88% des serial entrepreneurs y recourent confirme que se faire accompagner est un vrai atout pour réussir le développement d'une entreprise : ceux qui ont déjà développé des entreprises n'hésitent pas à y faire appel. Reste à convaincre plus largement ; et pour cela, il faut tenir compte des attentes des chefs d'entreprise qui veulent du concret, du pragmatisme, un engagement fort et des résultats mesurables », conclut Isabelle Saladin, Présidente fondatrice d'I&S Adviser.
*Source : étude BGC 2018.