Tribune de Quentin Romet, président d’Homunity, plateforme de crowdfunding destinée à financer la promotion immobilière résidentielle et tertiaire, ainsi que la rénovation d’ensemble immobilier.
Alors que les nouveaux sites d’assurance-vie en ligne et le concept d’open banking ont déjà participé à l’évolution des métiers du patrimoine ces 10 dernières années, la digitalisation du secteur et la multiplication des Fintechs ont également grandement contribué à faire évoluer les métiers de la gestion de l’épargne. Elles ont permis un renouvellement et un enrichissement de la palette d’offres des CGP et une amélioration de leur activité notamment en termes de gestion ou de coûts. Décryptage...
La digitalisation du secteur ne doit pas se réduire à l’évocation des robo-advisors. Elle implique un grand nombre d’outils performants comme les agrégateurs, les logiciels ERP, les simulateurs, les outils de relation client (CRM)… Or ces solutions digitales sont un atout énorme pour les CGP car ils leur permettent de traiter de manière plus approfondie les besoins et profils de leurs clients et ce plus rapidement. Cette facilité de gestion et d’intégration leur permet parallèlement d’alléger certains coûts de structure.
En outre, le développement des solutions d’investissement désintermédiées, comme le financement des startups/PME ou le crowdfunding immobilier, a permis d’élargir l’offre à destination des clients tout en répondant à de nouvelles attentes. Les investisseurs ont aujourd’hui de plus en plus envie de trouver un investissement qui a du sens ou qui participe à l’économie réelle du pays. Ainsi, l’arrivée des placements EnR (énergies renouvelables) ou l’investissement participatif dans des projets de promotion immobilière sont venus s’ajouter dans le paysage de la diversification du portefeuille des clients des CGP.
L’intérêt du financement participatif immobilier pour diversifier l’offre du CGP
En tant qu’ingénieur patrimonial et spécialiste des questions d’épargne, les CGP ont de plus en plus une approche à 360° de tous les placements existants notamment dans l’immobilier qui reste la pierre angulaire des stratégies d’investissement de beaucoup de Français, car considérée comme une valeur sûre. Avec l’essor du financement participatif immobilier, solution alternative aux SCPI dans la pierre-papier, les CGP s’inscrivent de plus en plus dans une logique de partenariats et de complémentarité vis-à-vis des plateformes spécialisées sur cette niche. Ainsi, afin de ne pas passer à côté de ces opportunités de diversification pour leurs clients et dans une volonté de se démarquer, de nombreux cabinets adoptent une démarche pédagogique auprès de leurs clients afin de les informer sur le crowdfunding immobilier. Cette solution de financement alternative, qui consiste à financer des programmes immobiliers (résidentiel, rénovation ou réhabilitation) auprès de particuliers ou institutionnels via une souscription à des obligations, affiche un taux de rendement moyen de 9,2% avant imposition, délivré depuis 2016. Le risque existe bien sûr mais il reste relativement bien maîtrisé à condition de choisir de s’orienter vers des plateformes qui respectent un processus de sélection stricte leur permettant d’afficher un taux de défaut à 0%.
La nature de cet investissement présente un autre atout. Malgré son sous-jacent immobilier, le financement participatif immobilier est considéré comme un revenu mobilier et ne rentre donc pas dans le calcul de l’assiette de l’IFI et sera assujetti au PFU plafonné à 30% (prélèvement sociaux inclus). Sans aucuns frais de gestion, d’entrée ou de sortie, le gain final n’est donc amputé que de la fiscalité.
La digitalisation n’a donc pas épargné la finance et l’univers de la gestion de fortune ou patrimoine. Certains acteurs parlent de risques d’ubérisation ou de menace, pourtant la majorité des CGPI reconnaît aujourd’hui l’importance des nouveaux outils dans l’amélioration de leur métier et dans la qualité de leur relation client.