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L’amitié contribue au succès (et à l’échec) des start-up

Une nouvelle étude* à laquelle des chercheurs de la Cass Business School ont participé a révélé que les groupes d’entrepreneurs liés par une forte amitié étaient plus susceptibles de se montrer persévérants face à une entreprise en faillite et de poursuivre leur investissement financier.

Chaque année, des centaines de milliers de nouvelles entreprises sont enregistrées au Royaume-Uni, mais 20% font faillite au cours des 12 premiers mois et 60% sont dissoutes au cours des 3 premières années.

La décision de dissoudre une entreprise est généralement prise lorsque les pertes financières augmentent. Dans cette situation, les fondateurs sont alors confrontés à la décision de réinvestir dans l’entreprise en faillite à plusieurs reprises avant de la dissoudre définitivement.

Les chercheurs Tori Yu-wen Huang et Vangelis Souitaris de la Cass Business School et Sigal G. Barsade de la Wharton School, université de Pennsylvanie, ont cherché à comprendre comment les équipes entrepreneuriales réagissent lorsque leur entreprise commence à rencontrer des problèmes financiers.
L’étude démontre que plus les liens d’amitié sont forts entre les membres de l’équipe, plus cette dernière est susceptible de continuer à investir dans l’entreprise en faillite plutôt que de la dissoudre.

« Nos résultats montrent l’importance pour les entrepreneurs de comprendre et de gérer les émotions au sein de leur équipe pour prendre les meilleures décisions possible », expliquent les chercheurs. « Cela explique également l’investissement continu des équipes entrepreneuriales qui, même lorsqu’elles ont peur, ne perdent pas espoir. »

Il a été démontré que les émotions jouent un rôle important dans la prise de décision entrepreneuriale, et ces émotions se font plus vives lorsque les entreprises sont confrontées à une cessation d’activité.
« Nous nous sommes concentrés sur l’influence de la peur et de l’espoir du groupe car, par rapport à d’autres émotions, la peur et l’espoir sont davantage associés à l’incertitude, qui est un élément inhérent à la décision de poursuivre son investissement dans une entreprise », écrivent les chercheurs.
« Nous comparons la peur d’une équipe d’entrepreneurs que les pertes financières d’une entreprise en faillite augmentent à leur espoir que l’entreprise puisse s’en sortir, recouvrer ses pertes et devenir rentable. » 

À l’aide d’une simulation fondée sur les données de 66 équipes d’entrepreneurs réparties sur 569 cycles de prise de décision, les chercheurs ont constaté que « l’espoir l’emporte sur la peur ». Autrement dit, la relation entre l’espoir du groupe et la poursuite d’investissement dans une entreprise en faillite est plus forte que la relation entre la peur du groupe et la cessation d’activité de l’entreprise.

Étant donné que les entrepreneurs investissent non seulement de l’argent, mais également du temps, des efforts et de l’attention dans leurs entreprises, les chercheurs ont examiné l’investissement de l’équipe en tant que médiateur entre la peur et l’espoir, et ont comparé la poursuite de l’investissement à la cessation d’activité ; ils ont alors constaté que cela expliquait les résultats.

« Nous avons utilisé une méthodologie de laboratoire immersive pour simuler et observer de façon réaliste des équipes de trois étudiants en affaires cofondateurs d’une start-up d’informatique », expliquent les chercheurs de a Cass Business School. 
« Pour examiner le dynamisme de ces décisions, nous avons suivi longitudinalement le niveau commun de peur, d’espoir et d’investissement de chaque équipe au moyen de plusieurs séries de simulations. »

Les chercheurs concluent que, même si la poursuite d’investissement dans l’entreprise dite en faillite peut être coûteuse, la persévérance est une qualité largement appréciée dans le contexte des affaires et de l’entrepreneuriat. « Distinguer la poursuite d’investissement "problématique" de la persévérance "fructueuse" est tout un art ; et c’est une compétence que les entrepreneurs doivent développer », déclare le professeur Vangelis Souitaris.

*Etude publiée dans le Strategic Management Journal.

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