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Baisse du taux de dépôts de la BCE pour favoriser encore le crédit :…

… un impact positif à prévoir sur les taux de crédit

Lors de sa réunion du 12 septembre, très attendue, la Banque centrale européenne a baissé son taux de dépôt de 0,10% dans le but d’inciter les banques à réinjecter leurs liquidités dans l’économie via le crédit

Dans ce contexte inédit de taux records, découlant d’une politique monétaire toujours « très accommodante », les banques préfèrent actuellement prêter les liquidités dont elles disposent - même à des taux très bas - plutôt que de les placer auprès de la BCE, à taux négatifs !

C’est la forte concurrence interbancaire qui en découle qui a contribué ces derniers mois à tirer les taux vers le bas et à booster la production de crédits immobiliers qui pourrait atteindre un niveau record cette année !


Une baisse des taux de dépôts, pour inciter encore les banques à prêter

Comme il l’avait évoqué lors de sa réunion de juillet, le Conseil des gouverneurs de BCE a décidé lors de sa réunion de ce jour de réduire de 10 points de base son taux de dépôt, à -0,5%. Ce taux directeur est le taux auquel sont rémunérés les dépôts que placent les banques auprès de l’Institution. Lorsqu’il est négatif, comme c’est le cas depuis juin 2014, ce taux est donc une façon de taxer les liquidités excédentaires déposées par les banques à la BCE pour les inciter à prêter davantage... En prenant cette décision d’abaisser encore le taux de dépôt, la BCE veut renforcer le caractère expansionniste de sa politique monétaire, et inciter à l’injection de liquidité dans l’économie afin d’accroître l’inflation, proche de son objectif de 2%.

« Les banques disposent de liquidités - plus ou moins importantes selon les établissements - qu’elles ont la nécessité de placer. Le faire auprès de la Banque centrale européenne est sans risque, mais leur coute de plus en plus cher, ce qui représente une charge croissante dans leur bilan. Dans ce contexte, elles préfèrent placer leurs liquidités en prêtant aux particuliers d’autant qu’en France, le taux de défaut sur les crédits immobiliers est le plus faible d’Europe. Et même si la rentabilité sur les crédits immobiliers est faible, elle reste positive », analyse Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer.


Quel impact sur les taux de crédit ?

Actuellement, les banques ont toutes la même stratégie : placer leurs liquidités via le crédit ce qui les conduit à mener une politique offensive sur le crédit immobilier et donc à baisser leurs taux, mois après mois, notamment sur les meilleurs profils.

« A ce jour, à la mi-septembre, la plupart des banques ont dépassé leurs objectifs de production de crédit de plus de 30% ! Elles ne sont plus dans une stratégie de conquête de clients mais de placements de liquidités. Et comme elles ont toutes la même stratégie, la concurrence interbancaire n’a jamais été aussi forte… C’est ainsi qu’on obtient des taux qui baissent mois après mois, alors que même la demande est là et n’a pas besoin d’être boostée par ces taux records… », analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.


Taux les plus bas négociés en septembre
:

- 0,55% sur 20 ans, au Havre, pour un couple de quinquagénaires, 15 000€ de revenus et 600 000€ de prêt avec 200 000€ d'apport !
- 0,70% sur 25 ans, à Rennes pour un homme, profession libérale médicale, 30 000€ de revenus par mois, et 180 000€ d’apport pour 700 000€ de prêt.

« Toutes les banques ciblent les clients haut-de-gamme et c’est ainsi qu’ils obtiennent ces taux hallucinants ! Certes, avec ces taux proches de 0, elles dégagent une plus faible rentabilité au départ sur le crédit mais avec un risque quasi-nul et un remboursement rapide, et donc des liquidités qui pourront à nouveau être placées dans 10 ans, à des taux surement plus élevés... », explique Sandrine Allonier.


Les taux de crédit peuvent-ils encore baisser ?

Tant que la BCE poursuivra sa politique, l’environnement de taux restera très bas. Christine Lagarde qui entrera en fonction à la tête de l’institution en novembre a en outre confirmé qu’elle maintiendrait le cap initié par Mario Draghi…
« Compte tenu des prévisions de croissance dans la zone euro et du niveau de l’inflation, la BCE a décidé de relancer ses rachats de dette publique, pour stimuler une économie. Le maintien, voire même le renforcement, de la politique accommodante est l’un des éléments aujourd’hui qui nous laisse penser que les taux de crédit ne vont pas remonter significativement, et ce même en 2020 », constate Jérôme Robin.

Dans le contexte actuel de taux d’emprunt d’Etat négatifs (-0,35% ce jour pour les OAT 10 ans, et des taux négatifs ailleurs en Europe), les obligations perdent de leur attrait, tout comme d’autres placements comme les actions, plus volatiles avec des rendements moins attractifs actuellement…
« Le crédit immobilier est actuellement « le seul placement » qui offre le meilleur couple rendement/risque. Tant que la tendance sur les marchés et les taux ne s’inversera pas, la bataille du crédit se poursuivra, avec des baisses de taux à la clé, pour les meilleurs profils notamment ! On pourrait donc voir encore les taux baisser de 0,10% d’ici à la fin de l’année », prévient Jérôme Robin.

Taux de crédit immobilier moyens actuels : 1,15% sur 15 ans, 1,35% sur 20 ans et 1,55% sur 25 ans, avec des taux records négociés pour les meilleurs profils à 0,4% sur 15 ans, 0,55% sur 20 ans et 0,70% sur 25 ans.

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