Par Laeticia Fernandes, Directrice des Ressources Humaines chez Infotel
Selon une étude Monster, 85% des entreprises mettraient l’accent sur les soft skills, c’est à dire les compétences comportementales lors d’un recrutement. Autrement dit, la personnalité d’un candidat est devenue ces dernières années un critère décisif d’embauche, surpassant les hard skills, les compétences techniques. Ces dernières ont un fort risque d’obsolescence dans un nouvel écosystème numérisé.
Si bien qu’en 2030, 85% des métiers n’existeraient pas encore selon le rapport Dell publié en 2017. D’où l’importance d’avoir une personnalité qui fasse la différence, pour s’adapter et coopter.
Les hard skills ont la peau dure
L’essor des nouvelles technologies a vite rendu obsolètes les compétences techniques pures et dures acquises par les études et l’expérience professionnelle. Gestion de projet, anglais, programmation, compétences informatiques sont désormais devenus des prérequis, mais non plus des acquis éternels qui tiendraient en entreprise sur le long terme.
Et pour cause, les évolutions permanentes des nouvelles technologies obligent les salariés à mettre à jour régulièrement leurs compétences techniques. Bien entendu, ces dernières restent des avantages lors d’un recrutement. Il s’agirait du 2ème critère de sélection selon une enquête réalisée par TTI Success Insights.
Soft skills : quelle personnalité retenir ?
Dans un contexte de mutation technique, les compétences sociales sont déterminantes pour l’entreprise. Les qualités les plus valorisables reposent sur l’esprit d’ouverture, l’esprit de synthèse ainsi qu’un bon relationnel. Le relationnel fédère une équipe. Que ce soit avec son manager, ses collègues ou même le client.
Par ailleurs, l’esprit d’ouverture est très important dans le sens où il faut s’assurer que le candidat puisse être capable de s’adapter et de passer d’une technologie à une autre, d’un secteur d’activité à un autre, d’un client à un autre. Les collaborateurs sont souvent amenés à changer de mission, il leur faut donc cette qualité d’adaptabilité et d’agilité. Enfin, l’esprit de synthèse est important. Il démontre un esprit bien structuré.
La cooptation : un levier de confiance
Mais dénicher des personnalités parmi les candidats n’est pas une démarche aisée. C’est pourquoi, les services RH des entreprises se tournent de plus en plus vers la cooptation, qui s’instaure comme un véritable recrutement de confiance. Le principe : s’appuyer sur ses propres salariés pour identifier et recruter des candidats de qualité dans un contexte où la guerre des talents fait rage. Selon une étude de l’APEC, 40% des entreprises auraient recruté par cooptation en 2016.
La démarche est d’autant plus saluée en entreprise qu’elle s’invite comme une démarche d’engagement du salarié envers elle et qu’elle bénéficie d’un niveau de confiance plus important. Un salarié qui coopte est forcément un collaborateur à l’aise avec son entreprise. Parmi ses connaissances, il choisira forcément le collaborateur dont il sait qu’il fera corps avec la culture d’entreprise.
Les temps changent, les hard skills et les technologies aussi. Les services RH doivent aujourd’hui opter pour une personnalité agile, adaptable, conforme à la culture d’entreprise pour amorcer une meilleure transition digitale.