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[Etude] Monde du travail : je stresse donc je suis ?  

Nous passons l’essentiel de nos semaines au travail, une activité non neutre car liée aux notions de performance, de qualité, de compétence et porteuse d’enjeux aussi bien personnels, professionnels, et socio-économiques. C’est ainsi que le monde du travail rime souvent avec des niveaux de stress élevés, par pics ou chroniques.

Le moteur de recherche d’emploi Indeed publie les résultats de son étude sur les Français et le stress au travail. En premier lieu, ressort le chiffre alarmant de 66% qui se déclarent stressés par leur vie professionnelle.


Trouver un travail est l’étape la plus stressante d’une carrière

 

Lorsque les Français évaluent quelles sont les 3 étapes de leur carrière qui les ont le plus stressés, arrivent sur le podium l’entretien d’embauche (61%), le fait de devoir gérer une situation conflictuelle avec un collègue ou un supérieur hiérarchique (54%) et la recherche d’emploi associée à la peur que celle-ci échoue (48%).

52% des Français affirment d’ailleurs que leur recherche d’emploi a été absolument stressante voire le moment le plus stressant de leur vie (15%). Ce dernier chiffre bondit pour atteindre 27% parmi les jeunes de 18 à 24 ans, soulignant l’enjeu capital que représente l’obtention d’un poste pour ceux qui se lancent dans la vie, et le degré de pression pouvant être atteint dans ce contexte. Seuls 17% des Français ont vécu cette recherche d’emploi sereinement.


Principales craintes éprouvées lors de la recherche d’emploi
 :

- ne pas retenir l’attention du recruteur : 41% des personnes interrogées. Ce chiffre monte d’ailleurs à 48% parmi les candidats de la région Ile-de-France, qui concentre le plus d’habitants et où le nombre de candidatures est à son paroxysme.

- ne pas être à la hauteur : 37%

- ne pas trouver un emploi qui corresponde à ses valeurs pour 29%, confirmant la tendance de plus en plus présente de chercher un travail ayant du sens. Il est à noter que cette statistique atteint 44% parmi les répondants étant embauchés en contrats à durée déterminée (CDD ou autres), une population particulièrement attentive à ce critère.

Quant à l’entretien d’embauche, éternel exercice redouté, il est vécu comme une véritable épreuve par les candidats, qui sont 61% à ressentir de l’angoisse et 34% à l’associer à une peur. On notera tout de même que l’expérience n’est pas négative pour tous, 27% des répondants ressentant de l’excitation et 4% allant jusqu’à parler d’euphorie ! Pour 22% des jeunes de 18 à 24 ans, l’entretien d’embauche est avant tout une fierté, dans un contexte où il n’est pas évident de le décrocher.

Autre moment souvent inconfortable voire laborieux : la négociation salariale. L’étude révèle que 57% des Français ont peu confiance en eux au moment d’exposer leurs prétentions salariales lors d’un entretien d’embauche (auto-évaluée entre 1 et 6 sur 10). Seuls 7% des répondants expriment une grande confiance en leur valeur pour l’entreprise au moment de négocier leur futur salaire (9 ou 10 sur 10).


Pas de répit une fois en poste

Une fois que l’on a obtenu un travail, les occasions sont encore nombreuses de se laisser envahir par le stress.
Lorsque l’on démarre un nouvel emploi, des craintes s’accumulent en grande quantité, faisant également de cette période un terreau favorable aux pics de stress.

Les Français citent parmi leurs plus grandes peurs celle de ne pas s’intégrer / de ne pas correspondre à la culture de leur nouvelle entreprise (40%), d’être jugés sur la qualité de leur travail (31%), de se retrouver en conflit avec des collègues / de se confronter à de la compétitivité (30%) et de ne pas valider leur période d’essai (30% également).

Parmi les répondants travaillant dans des TPE et PME de moins de 50 salariés, l’angoisse de ne pas s’intégrer / de ne pas correspondre à la culture de l’entreprise est évoquée encore davantage (49%), faisant ressortir l’enjeu déterminant que représente ce paramètre dans une entreprise de faible effectif.

33% des répondants de la région Ile-de-France évoquent en priorité la peur de ne pas trouver un équilibre vie privée - vie professionnelle, problématique particulièrement présente dans cette zone géographique aux temps et difficultés de transport.

L’étude a également confronté les sondés à des comparaisons entre événements professionnels et personnels à l’aune de la quantité de stress ressentie. Résultats de ces insolites dilemmes :

- 75% des Français appréhendent davantage de demander une augmentation que de demander leur conjoint(e) en mariage.
- 35% trouvent plus effrayant de changer d’emploi que de sauter à l’élastique.
- 35% considèrent qu’il est plus stressant de quitter son travail que de quitter son/sa conjoint(e).


Le stress compromet les chances de réussir sa carrière

Tout cela ne serait peut-être qu’anecdotique si le stress n’était pas le meilleur ennemi de la réussite professionnelle !

53% de Français estiment avoir déjà compromis ses chances d’obtenir le poste qu’il convoitait à cause du stress qu’il ressentait et exprimait en entretien d’embauche. Pour 28% des répondants, cela arrive fréquemment, 10% affirmant même que le stress est la principale cause de leurs entretiens infructueux (20% parmi les jeunes de 18 à 24 ans notamment).

L’étude révèle aussi que 46% des Français ont déjà pris des décisions professionnelles qu’ils ont regrettées à cause du stress. 43% des personnes n’ayant pu évoluer comme elles le souhaitaient en raison du stress évoquent un manque de confiance en elles pour demander une promotion ou une augmentation.

28% ont aussi refusé de prendre davantage de responsabilités car cela les stressait trop.

Le facteur relationnel est tout sauf négligeable : 41% des personnes ayant démissionné en raison du stress affirmant que leur ambiance de travail était devenue insupportable malgré l’intérêt de leur poste.

Le stress financier peut pousser à accepter un emploi non voulu pour 41%.

La principale conséquence immédiate du stress au travail est la remise en question et le doute vis-à-vis de ses capacités ou choix pour 47%, mais aussi des troubles comportementaux incluant des modifications du sommeil et de l’appétit pour 35%, sans oublier des réactions compensatoires à risque : alimentation plus riche, consommation d’alcool / de tabac (23%) : une bonne occasion de rappeler que cette carrière trop souvent jalonnée de stress est également un enjeu de santé publique.

Les résultats de l’étude d’Indeed mettent en lumière les vagues incessantes d’inquiétude et de doutes qui viennent submerger le monde professionnel, et tous les « ratés » qui auraient pu être évités dans un contexte de plus grande sérénité.
Preuve que les entreprises doivent prendre ce problème à bras-le-corps afin de décupler leur performance et celle de leurs collaborateurs.

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