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La Grande Bretagne face à la pénurie de denrées alimentaire périssables

Au début du mois d’août, le gouvernement britannique a annoncé que 138 millions de livres sterling ont été allouées pour préparer la population à un Brexit dur via des campagnes d’information publique.

Suite à cette annonce, dans un article publié récemment dans la revue internationale « The Lancet », Tim Lang, Professeur de politique agroalimentaire à City University of London, exhorte le gouvernement britannique à publier ses hypothèses de planification en cas de perturbations de l'approvisionnement alimentaire à la suite d’un no-deal.

Le gouvernement dans sa « stratégie alimentaire » en cas d’absence d’accord, devrait tenir compte des répercussions sur la santé publique et en particulier sur les consommateurs à faible revenu.
Les hypothèses de planification du gouvernement concernant les perturbations alimentaires font l’objet de fuites dans les médias alors qu’elles devraient être rendues officiellement publiques, d’après le professeur Tim Lang.

Ces hypothèses de planification portent sur les problématiques suivantes :

- La circulation des camions diminuerait d'un tiers voire plus, moins d'un jour après le Brexit.

- La moitié ou plus des camions ne pourrait plus circuler de manière fluide à travers les frontières.

- Les prix des denrées alimentaires verraient une hausse d'au moins 10% - ou plus si la livre sterling (GBP) baisse encore.

- Une baisse d’environ de la moitié des importations de denrées alimentaires en provenance de l'UE et d'autres pays ayant des accords commerciaux avec l’UE.

- L'imposition stricte du nouveau statut du Royaume-Uni en tant que "pays tiers" en vertu des règles de l'UE et de l'OMC, en particulier par la France et ses ports par lesquels transitent la majeure partie des importations alimentaires vers la Grande Bretagne.

- Une perturbation qui devrait durer environ 3 mois, après quoi les approvisionnements pourraient, au mieux, revenir aux deux tiers du niveau d'avant le 31 octobre.


Un no-deal perturberait en particulier le commerce des fruits et légumes frais en provenance de l'UE, où le Royaume-Uni se procure la majorité de ces aliments. Cela pourrait surtout affecter les habitudes de consommation des personnes à faible revenu.

Le gouvernement et de nombreux analystes savent très bien ce qui n'est pas à partager avec le grand public. Néanmoins, toute campagne d'information publique ne doit pas tromper les gens, mais les traiter comme des adultes. Si les 138 millions de livres sterling sont investis dans une campagne d’information naïve, le risque d’une situation d’achats de panique n’est pas à écarter.

Le professeur Tim Lang demande au gouvernement de publier l'ensemble des hypothèses de planification et souligne que le public a besoin de savoir quelles méthodes le gouvernement utilise pour créer sa stratégie.

Le Royaume-Uni ne produit que 12% des fruits et 55% des légumes consommés dans le pays, et les niveaux de consommation sont déjà connus par le gouvernement pour être terriblement insuffisants pour la santé, selon le professeur Tim Lang. Des perturbations de cette ampleur auront des répercussions sur la santé publique et toucheront inévitablement les plus pauvres. Cela ne peut pas rester sans réponse.

L'article « No-deal food planning in UK Brexit » du professeur Tim Lang est publié en ligne dans la revue The Lancet.

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