En moyenne, les Français s'attendent à ce que les véhicules autonomes deviennent monnaie courante sur nos routes dans un peu plus d'une décennie selon une nouvelle étude d'Enterprise, menée par Opinium Research sur un échantillon représentatif de plus de 2 400 personnes. 56% des sondés pensent en effet que la démocratisation des voitures autonomes ne se fera pas avant minimum 10 ans contre 25% qui l’estiment entre 4 et 7 ans.
Par ailleurs, le ministère des transports a confirmé le lancement d’une vaste campagne d’expérimentation sur le territoire dans le cadre d’un plan visant à développer les technologies de conduite autonome dans l’Hexagone. Celles-ci devraient durer jusqu’en 2022 et constituer un investissement de 200 M€. Sans compter les nombreuses annonces des acteurs du marché, les essais et les enjeux publics quant aux responsabilités de ces véhicules et aux « choix » qu’ils devront réaliser en cas de danger.
Un intérêt contrasté
Les chiffres traduisent une prudence des Français vis-à-vis de ces nouveaux véhicules. En effet, seulement 6% se déclarent prêts à les utiliser immédiatement après leur mise en circulation alors que pour 35% des sondés il faudra attendre au moins 5 ans d’usage pour être certains de leur sécurité. Enfin, ils sont 34% à penser ne jamais se sentir à l’aise dans une voiture sans conducteur. Un chiffre plus important chez les femmes (41%), les plus de 65 ans (45%) et les ruraux (43%). Parmi les raisons citées, le besoin « d’avoir le contrôle » (57%) et « l’envie de conduire soi-même » (57%) sont les plus importantes, traduisant la valeur que les Français accordent à la conduite. Les 18-24 ans, quant à eux, sont plus prompts à s’inquiéter du risque de piratage : 46% contre 32% pour la population globale.
Même parmi les acheteurs, 57% souhaiteront néanmoins conserver leur voiture classique, principalement pour pallier au manque de la conduite (41%), avoir le contrôle dans certaines situations (28%) ou encore comme solution de secours (16%).
Une confiance mesurée
Pour 49% des interrogés, les voitures autonomes entraineront moins d’accidents sur la route qu'à l'heure actuelle tandis que 32% pensent qu’il y en aura autant, voire davantage pour 19%.
Cependant, l’étude Enterprise montre aussi que les Français sont soucieux de la sécurité et de la fiabilité de ces véhicules qu’ils ne souhaitent pas totalement « autonomes ».
Ainsi, près de 9 Français sur 10 (86%) pensent que la voiture ne devrait pas se déplacer sans personne à l’intérieur, et 70% que le permis de conduire devrait être requis pour utiliser un véhicule autonome.
Guirec Grand-Clément, Directeur des Opérations d’Enterprise France constate : « Cette étude montre que les Français ont des sentiments mitigés à l'égard de la voiture autonome. Cela n'est guère surprenant, car il y a de nombreux éléments qui détermineront le moment où les voitures sans conducteur deviendront des véhicules grand public, y compris la technologie elle-même, les attitudes des consommateurs, l'accessibilité financière et la politique publique. »
Ben Lawson, Vice President Mobility and Project Development pour Enterprise Rent-A-Car UK & Ireland, ajoute : « Le secteur de la mobilité est actuellement marqué par l'innovation, car les organisations des secteurs privé et public collaborent pour lutter contre la congestion urbaine, réduire l'impact environnemental et offrir un choix aux citoyens. Une façon d'y parvenir est de travailler sur des applications de planification de voyage qui permettent aux consommateurs de réserver des trajets comprenant plusieurs types de transport. Mais nous devons également garder un œil sur les technologies à long terme telles que les voitures sans conducteur. Comprendre les besoins et l’évolution de l'état d'esprit des consommateurs nous aidera à apporter des innovations qui peuvent faire une différence significative dans la vie des gens. »