L’enquête « Les actifs et la formation aux métiers du numérique » permettra-t-elle de balayer les clichés qui perdurent sur ces métiers (des métiers d’hommes, des entreprises du secteur qui ne recrutent que des profils Bac +5 à haut potentiel) ?
8,7% de la population active est aujourd’hui au chômage en France. Dans le même temps, il est souvent question dans le débat public des métiers en tension qui recrutent. C’est dans ce contexte que l’ENI Ecole Informatique a souhaité comprendre et analyser la perception qu’ont les actifs de la formation aux métiers du numérique au travers d’une étude réalisée en partenariat avec OpinionWay.
Les freins parfois évoqués sont-ils une réalité ou uniquement une construction sociale ? Décryptage…
Les actifs Français confiants dans les promesses du numérique...
88% des actifs interrogés estiment que les besoins du secteur numérique en matière de recrutement vont être importants à l’avenir. Les personnes les plus diplômées partagent encore plus ce constat (92% pour celles ayant un niveau supérieur à un Bac +2 contre 84% pour les personnes moins diplômées).
Dans le même temps, 73% voient au moins un avantage à se former au numérique. Deux atouts principaux sont évoqués dans l’étude : pour 31% des sondés, ce type de formation permettrait d’obtenir un emploi plus intéressant; ils sont 28% à penser que cela permettrait d’obtenir une meilleure rémunération. D’autres opportunités sont également citées :
- 21% des sondés considèrent que c’est une manière de rendre son CV plus attrayant
- 19% que cela offre la possibilité de changer plus facilement d’employeur
- 16% que cela permet d’évoluer dans un environnement de travail plus agréable
Une confiance dans le numérique qui demeure très genrée : 35% des hommes pensent que la formation aux métiers du numérique donne accès à un emploi plus intéressant, contre 26 % chez les femmes. Ils sont 30% à considérer que cela offre une meilleure rémunération, soit 5 points de plus que les femmes.
Qu’en est-il du côté des jeunes ? Ils voient plus d’opportunités à faire une formation aux métiers du numérique que leurs aînés puisqu’ils sont 78% chez les moins de 35 ans à citer au moins un avantage contre 68% chez les 50 ans et plus.
… et sont demandeurs de formations pour faire leur entrée dans ce secteur si dynamique
1/3 des actifs s’est déjà reconverti ou envisage de se reconvertir professionnellement dans le numérique (33%). Reprendre des études pour se former à ces métiers est une possibilité envisagée par 32% des sondés. Ils sont encore plus nombreux, 40%, à avoir suivi ou à souhaiter suivre une formation continue pour se former aux métiers du numérique. Les hommes souhaitent prendre plus massivement cette vague du numérique. Ils sont en effet plus nombreux à envisager ou à avoir déjà fait une formation continue dans le numérique (44% contre 35% pour les femmes).
Dans le même temps, 38% des actifs interrogés estiment que la formation aux métiers du numérique n’est pas à la portée de tout le monde, un sentiment qui monte à 42% chez les femmes et les classes populaires. Principales raisons invoquées :
- un manque de compétences techniques : 60%
- le coût de la formation : 42%
Une barrière de l’âge s’impose aussi pour certains : 25% des sondés considèrent que la formation n’est pas accessible à tous car plutôt destinée aux jeunes.
Baptiste Loirat, responsable des Campus de l’ENI analyse : « Les Français ont compris que le numérique est une opportunité pour eux. Pourtant des freins persistent, la formation aux métiers du numérique n’est toujours pas perçue comme accessible à tous et particulièrement chez les femmes ou les personnes appartenant aux catégories populaires. Ces freins sont clairement alimentés par des préjugés que nous voulons dissiper. » Il ajoute : « Nous accompagnons depuis longtemps de nombreux profils variés, notamment en reconversion et qui réussissent brillamment dans ce secteur, notamment grâce à des formations co-construites avec les entreprises et un accompagnement sécurisé. La réalité c’est qu’on parle d’un secteur où les apprenants travaillent à l’issue de nos formations, mais qu’il manque surtout de candidats désireux d’embrasser ces métiers ! »