Les résultats de la nouvelle étude sectorielle menée chaque année par Syntec Conseil, syndicat représentatif des métiers de conseil en France, le confirment : le marché du conseil en stratégie et management (anciennement Consult'In France) poursuit la croissance spectaculaire engagée depuis 6 ans avec 12% de croissance en 2018. Il repousse au passage les résultats des deux dernières années, 10,5% en 2017 et 8,5% en 2016. Si les premières tendances pour 2019 semblent tout aussi positives, elles mettent en exergue les tensions liées au recrutement de profils très qualifiés.
Un marché qui ne connaît pas la crise avec +48% de croissance depuis 6 ans
La phase de croissance du marché, amorcée dès 2013, s'amplifie une nouvelle fois cette année avec un CA de près de 7,3 Mds€ en 2018, soit une croissance de 12%.
Porté par les missions à forte composante technologique et digitale, le marché du conseil est entré dans une période de croissance durable. En effet, la part des missions à forte composante digitale a encore progressé pour atteindre 35% en 2018 v/29,5% en 2017, sur l'ensemble de l'activité des cabinets, toutes spécialités confondues. Chez les grands cabinets et les Majors, qui ont les premiers investi le champ du digital, ce pourcentage s'élève même à 38%.
Avec ses sujets de sécurisation des données et du RGPD, la Direction Digitale (CDO) continue de progresser parmi les fonctions faisant appel aux cabinets de conseil : celle-ci représente désormais autant que la Direction Financière (13% du marché en 2018) alors qu'elle était absente des statistiques il y a 3 ans, derrière l'indétrônable DSI (16%).
Les principaux moteurs de la croissance sont stables : les entreprises poursuivent leurs investissements sur des temps longs, notamment dans les services financiers qui restent en première place, à 30%, malgré un ralentissement (31% en 2017). Le retour du secteur industriel français est confirmé par la progression de l'industrie de 27 à 28%, et des energy-utilities de 9 à 10% en 2018.
Tensions à venir pour les profils qualifiés : 14 000 recrutements prévus en 2019
En 2018, malgré la rareté des profils qualifiés ayant entrainé une pression sur les salaires (+4,9% de hausse des rémunérations en moyennes), les effectifs ont encore progressé de +9%, avec plus de 3 500 nouveaux postes créés
En 2019, la profession prévoit de recruter 14 000 personnes, dont 4 000 « créations nettes » de postes répartis entre des jeunes diplômés, environ 2 200, et des profils intermédiaires ou expérimentés, 1 800
Face aux start-up et aux promesses de l'entrepreneuriat, les cabinets estiment ne pas avoir de difficulté à recruter de jeunes diplômés. Il n'en est plus de même pour les consultants seniors devenus des profils très convoités. Le taux moyen d'occupation, toutes fonctions confondues, est de l'ordre de 74%.
Les métiers du conseil en phase de transformation
Si le développement du digital tire la croissance du secteur, il permet également de faire évoluer des méthodes de travail des consultants eux-mêmes : influencés par le design thinking et les nouvelles postures de travail, la méthode agile, le management horizontal et bienveillant sont des tendances fortes, expérimentées par les consultants dans leur quotidien. Cette évolution ne se limite donc pas à la technologie mais touche l'ensemble des domaines du conseil en stratégie et management, en réponse à la demande de transformation des entreprises (digitalisation, responsabilisation, etc.).
Toutefois, même si le développement des plateformes d'intermédiation est bel et bien présent, le recours à ce type de prestation reste marginal.
Rémi Legrand, Président de la Commission Conseil en stratégie et management, conclut : « Le marché du conseil français en stratégie et management peut être fier de sa croissance durable. D'année en année, sa vitalité ne se dément pas, preuve que le conseil a su innover pour répondre à l'évolution des attentes de ses clients. Loi Pacte, Brexit, transformation du secteur public... autant de rendez-vous majeurs pour lesquels le secteur était présent, aux côtés des entreprises, pour accompagner leur évolution et soutenir la croissance. Il est temps désormais de mettre en lumière ces métiers qui œuvrent pour la compétitivité nationale. Le regroupement au sein de Syntec Conseil nous permettra de renforcer notre légitimité et mieux faire entendre notre voix, à l'instar des secteurs conseil d'autres pays européens. »