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Quel avenir pour les obligations au cours de la prochaine décennie ?

Analyse de Peter De Coensel, CIO Fixed Income de Degroof Petercam AM.


Introduction

Au moment où la disparition de Lehman Brothers fait à nouveau la Une des journaux, il nous semble opportun de faire le point sur les rendements des placements obligataires ces &à dernières années.
- Comment expliquer ces excellents résultats ?
- Que peut-on attendre aujourd’hui des Banques Centrales ?
- Quelles sont nos recommandations ?

Pour aborder les rendements historiques, nous devons examiner l'ensemble du cycle, y compris les périodes défavorables. Et pour être entièrement objectifs, nous nous basons sur des indices. Les rendements sur un an glissant entre le 12 septembre 2008 et le 12 septembre 2018 sont quelque peu surprenants. Les actions mondiales (MSCI World) arrivent en tête avec un rendement de 9,7%. En ce qui concerne les actifs obligataires, les obligations Euro high yield sont de loin les grandes gagnantes. En effet, elles ont permis de dégager un rendement de 8,9% dans un climat de faible volatilité quand les actions européennes (MSCI EMU) n’ont dégagé qu’un rendement de 4,6%. De leurs côtés, les obligations d'Etat et les obligations d'entreprises en euros, les obligations d'Etat des marchés développés et celles des marchés émergents ont affiché des rendements variant entre 4,3 et 4,9%.


Facteurs clés de succès

Le premier facteur direct est l'élargissement du rôle des banques centrales. Les instruments de politique non conventionnels sont devenus la norme à côté de la politique monétaire conventionnelle.

En effet, elles ont choisi d'offrir aux banques et aux entreprises un financement illimité pour éviter à tout prix un resserrement du crédit. Les taux directeurs sont ainsi rapidement tombés à 0%, quand ils ne sont pas devenus négatifs. Comme si cela ne suffisait pas, les banques centrales se sont positionnées aux côtés des investisseurs institutionnels traditionnels de long terme (gérants de fonds, compagnies d'assurance, fonds de pension) et ont acheté des quantités massives d'obligations d'État et d’entreprises. Le résultat est bien connu. Nous avons assisté à de fortes hausses de prix dans tous les segments de l'univers obligataire. Les rendements attendus ont été pulvérisés. Les rendements des obligations d’Etat allemandes à 10 ans sont même tombés à -0,20% à l'été 2016. Deux ans plus tard, cet indicateur phare atteint les 0,50%. Les programmes de rachat d'actifs des banques centrales ont eu un impact durable et leurs effets devraient se prolonger. Dans notre scénario de référence, nous estimons que les bilans gonflés de la BCE, de la Fed, de la Banque du Japon, de la Banque d'Angleterre, etc. continueront d’exercer une pression à la baisse sur les taux à long terme au cours de la prochaine décennie.

Le deuxième facteur réside dans la réglementation plus stricte imposée aux banques et aux assureurs. En effet, des réserves de fonds propres plus élevées ont été exigées pour atténuer la volatilité de la valeur marchande des portefeuilles de placement. Or, les obligations exigent des niveaux de capital inférieurs à ceux demandés pour les actions. Aussi, la demande d'obligations est-elle devenue structurelle.


Un regard sur l’avenir

Fin septembre, les marchés obligataires anticipent que les taux directeurs américains se situeront entre 3 et 3,25% d'ici la fin de l'année prochaine. Toutefois, nous pensons que le cycle de taux d'intérêt américain sera marqué par une pause à la mi-2019 dans une fourchette des taux directeurs entre 2,50 et 2,75%. Au second semestre 2019, la BCE devrait entamer un cycle de resserrement monétaire dans la zone euro. Tout comme pour la Fed, nous nous attendons dès lors à un long processus de normalisation. 

Nous estimons que les obligations d'État offrent des opportunités de rendements intéressants, tant sur les marchés développés que sur les marchés émergents. Les taux de croissance mondiaux seront mis à l’épreuve et l'inflation restera maitrisée. La diversification au niveau international est la clé pour libérer le potentiel.

Concernant les obligations d’entreprises, qu'il s'agisse d'obligations « investment grade » ou high-yield, la sélectivité est indispensable. Nous nous situons à « l'automne » du cycle du crédit. Le ralentissement de la croissance se traduira par une augmentation contenue des primes de risque de crédit. Notre portefeuille obligataire, à pondération égale sur les principaux indices dans l'exemple ci-dessus, offre un rendement prévu d'environ 3,05% sur un horizon de placement de 7 ans. Les obligations high-yield et celles des marchés émergents seront indispensables pour atteindre ce type de rendement.

Les banques centrales disposent aujourd’hui de nombreux outils pour amortir le choc des crises. Les régulateurs de leurs côtés, gardent un œil attentif sur l'écosystème financier. Un nouveau Lehman Brothers, d’une magnitude comparable à un 8,5 sur l’échelle de Richter, semble désormais moins probable. Et les obligations permettent d’offrir stabilité et croissance des revenus alors que le baromètre des marchés financiers laisse présager des conditions météorologiques difficiles.

https://funds.degroofpetercam.com

 

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