Tribune d’expert écrite par Olivier De Montlivault, CEO de SOS Accessoire
En France, la population produit en moyenne 1 273 000 tonnes de déchets électriques et électroniques par an. De plus en plus, les consommateurs achètent, utilisent, cassent, jettent et rachètent : un foyer jette aujourd’hui 10 fois plus qu’il y a 100 ans.
Pour expliquer ce phénomène de surconsommation, plusieurs raisons peuvent être avancées : l’obsolescence programmée, la durabilité des produits et le gaspillage. Si certaines initiatives - d’industriels, de commerçants ou d’associations - luttent contre l’obsolescence programmée, l’utilisateur est-il en mesure d’agir ? Si oui, comment ? Est-il possible de combattre le gaspillage par des solutions simples et accessibles à tous ?
L’obsolescence programmée : vrai ou faux débat ?
L’obsolescence programmée est un sujet clivant dont tout le monde parle. Pourtant, peu sont ceux qui savent ce qui se cache réellement derrière cette « tendance ». Pendant que certains accusent les fabricants (de smartphones ou d’imprimantes par exemple), d’autres pensent que le gouvernement devrait agir et prendre des mesures. Face à ces soupçons, les marques ont tout intérêt à réagir pour prouver leur bonne foi et sauvegarder leur réputation.
Face aux craintes des consommateurs, de nombreux acteurs ont émergé - dont des associations - pour tenter de combattre ce phénomène en portant plainte contre des fabricants. L’affaire EPSON, qui a éclaté fin 2017, en est une parfaite illustration. L’affaire des collants, très médiatisée début mai 2018 en est une autre.
Si la France est aujourd’hui le seul pays à avoir fait de l’obsolescence programmée un délit passible de lourdes sanctions (2 ans d’emprisonnement et 300 000€ d’amende), le sujet irrite pourtant de plus en plus les Français. En effet, ces derniers sont directement exposés à des changements d’appareils fréquents : des téléphones portables, aux appareils électroménagers, en passant par les ordinateurs ou les écrans de télévisions, leur budget domestique est de plus en plus grevé au rythme des pannes et des défaillances techniques. Le résultat ? Des consommateurs perdus face à un paradoxe de taille : ils sont autant friands des nouvelles technologies et à l’affût des dernières nouveautés, que confrontés à la défiance qu’ils peuvent ressentir face aux marques quant à la durabilité de leurs produits.
Des consommateurs piégés par la « société de consommation » ?
Dans cette société dite de « consommation », on constate donc une dégradation du pouvoir d’achat : les ménages dépensent de plus en plus d’argent pour remplacer leurs produits cassés ou tombés en panne. Des achats qui peuvent s’avérer relativement onéreux lorsqu’il s’agit d’une machine à laver ou encore d’un réfrigérateur ! Dès lors, un ménage qui n’a pas les moyens de payer un appareil va naturellement acheter un produit de qualité moindre ou d’occasion. Que se passe-t-il alors ? L’appareil se dégrade plus rapidement et devra être remplacé de nouveau. Un cercle vicieux qui impacte financièrement la vie du foyer : les consommateurs se retrouvent pieds et poings liés, car dépourvus de solution.
Par ailleurs, les consommateurs ont le mauvais réflexe de jeter un appareil dès qu’il ne fonctionne plus, et qui dit « jeter » dit « déchets » ! Pourtant des solutions existent, il suffit simplement d’être informé ! Est-il possible de réparer son smartphone ? Si oui, les frais de réparations sont-ils acceptables ? A défaut, où jeter son lave-linge ? Si les questions se multiplient, les réponses tardent à venir.
Aujourd’hui, on estime pourtant que le taux de recyclage d’un appareil est supérieur à 75% ! Via l’autoréparation, entre autres, il est donc possible de redonner une seconde vie à un produit et éviter ainsi le gaspillage et ce, à moindre coût.
Allonger la durée de vie d’un produit
De nos jours, réparer soi-même son appareil n’est plus un réflexe. Pour bon nombre d’entre nous, réparer ne fait pas partie de la norme. Pourquoi ? Les consommateurs ne savent pas faire. Un manque de connaissance qui, à long terme, impacte l’environnement de façon durable, causant gaspillage et surexploitation des ressources naturelles.
De nombreux acteurs apparaissent sur le marché pour aider les utilisateurs à réparer eux-mêmes leurs appareils. Comment ? Il existe de nombreuses vidéos, forums ou tutoriels permettant d’être guidés tout au long de la réparation par exemple.
D’autres initiatives communautaires et sociales émergent, comme par exemple les Repair Café où des bénévoles se réunissent dans un café pour transmettre leur savoir-faire en matière de réparation. Un système d’apprentissage malin qui permet aux consommateurs de ne plus jeter et de comprendre le fonctionnement de leurs machines.
Vaincre l'appréhension et éduquer les consommateurs à l’autoréparation, via les diagnostics ou les tutoriels d’aide en ligne, est une solution parmi d’autres pour lutter contre l’économie du jetable. Un réflexe qui appuierait le mouvement vers un modèle économique durable et plus responsable. Très important également, l’autoréparation reflète une notion d’entraide, d’échanges de partage et de services, favorisant ainsi la cohésion sociale.
SOS Accessoires, s’inscrit dans la tendance du «Do It Yourself» et permet de diviser les coûts de maintenance de vos appareils électroménagers par 4 ou 5, par rapport au recours aux services après-vente et de dépannage classiques. Constitué d’une équipe d’une quinzaine de personnes, à La Verrière dans les Yvelines, propose aujourd’hui des pièces détachées sur plus de 250 000 modèles d’appareils, allant de l’aspirateur au réfrigérateur, en passant par le lave-linge et le robot ménager.
www.sos-accessoire.com/
Comprendre l'économie durable pour s'y investir