« Le marché du lundi » de Olivier Guillou, Directeur de la gestion chez Ecofi Investissements
Les dernières publications de statistiques sur le marché de l’emploi aux Etats-Unis ont favorablement surpris, non pas sur le taux de chômage, mais sur la progression moyenne des salaires qui approche de nouveau la barre symbolique des 3% en glissement annuel (+2,9% publiés vs. +2,7% attendues), niveau inégalé depuis juin 2009, et sur les créations d’emplois (+201 000 vs. +190 000 attendus). L’emploi aux Etats-Unis affiche ainsi une forme insolente. Cela devrait permettre de valider deux hausses supplémentaires du taux de la Réserve fédérale d’ici la fin de l’année (notre scénario).
Cette bonne nouvelle conforte la stratégie de Donald Trump dans sa reconquête de l’électorat, à quelques semaines des élections intermédiaires. Pour autant, les marchés se sont focalisés sur des craintes de regain des tensions commerciales à l’initiative de l’administration Trump à destination de la Chine. Le secteur des valeurs technologiques a pâti en réaction à ces possibles nouvelles rétorsions économiques. Mais des entreprises du secteur IT comme Apple pourraient monter au créneau pour défendre leurs modèles de production.
En définitive, les signaux d’apaisement entrevus fin août semblent avoir fait long feu. Dans ce contexte, les bonnes statistiques économiques outre-Atlantique n’ont pas bénéficié aux actifs risqués.
En Europe, la surprise est venue de l’apaisement en Italie, alors même que les marchés européens ont baissé. Les messages rassurants sur la préparation du budget en Italie ont permis aux dettes d’Etat des pays du Sud de l’Europe de surperformer. Le taux de l’emprunt BTP à 10 ans s’établit à 2,95%, au plus bas depuis un mois. L'inquiétude des investisseurs étrangers envers ce pays s’est traduite par d'importantes sorties de capitaux. Les ventes nettes d'obligations italiennes (d'Etat et d'entreprises) par les non-résidents ont fortement progressé ces derniers mois et constituent un avertissement clair pour le nouveau gouvernement qui devra composer avec les marchés financiers, la BCE et la commission. La sous-performance des marchés en euros souligne également que les perspectives économiques restent mitigées (après un 1er semestre très décevant), alors que les échéances politiques seront nombreuses dans les prochains mois, avec en point d’orgue les élections européennes en mai 2019.
Le taux à 10 ans américain s’est inscrit à 2,94%, en hausse de 8 points de base (pbs) en fin de mois, alors que le taux allemand s’établissait à 0,39% (+6 pbs).
L’indice MSCI World (USD) a baissé de -1,7%, avec une bonne résistance du marché américain (S&P 500 -1%), à la différence des autres places : EuroStoxx -2,6% ; MSCI émergents -3,1%. La parité euro/dollar est à 1,15 (-0,5%).
L’or a clôturé à 1 193 $ l’once. - Le pétrole Brent s’est établi à 77,5 $/baril (WTI 68,26 $/baril).