Publié par Natixis, l’Indice Mondial des Retraites 2018 attribue aux 43 pays étudiés une note globale en matière de pérennité des systèmes de retraites, sur la base de 18 facteurs ayant un impact sur la vie des retraités. Le financement des retraites est le facteur le plus important, mais l’indice tient également compte du bien-être matériel, de la santé et de la qualité de vie des retraités afin de dresser un tableau complet.
Toujours très bien classée dans le domaine de la santé, pour lequel elle finit 2ème, et celui de la qualité de vie 16ème, la France pâtit de ses moindres performances sur les 2 autres facteurs étudiés : le financement des retraites et le bien-être matériel.
Au niveau mondial, l’Europe de l’ouest continue de dominer le classement, avec 7 pays présents dans le top 10. L’étude souligne également la difficulté croissante pour pérenniser le financement des retraites, dans un environnement marqué par les taux bas, les changements démographiques et la crise des régimes de retraite. Epargner davantage et trouver des solutions innovantes deviennent une nécessité pour les investisseurs tant français qu’internationaux.
« La sécurité des retraites représente un challenge multidimensionnel. Le modèle traditionnel de financement à 3 piliers est remis en cause par la réalité démographique du 21ème siècle, les déséquilibres fiscaux et les politiques monétaires qui pèsent sur les ressources des gouvernements, des employeurs et des travailleurs du monde entier, déclare Jean Raby, CEO de Natixis IM. « Nous souhaitons que cette étude contribue à établir le cadre d’un dialogue indispensable - entre les décideurs, les gestionnaires de régimes de retraite, les travailleurs et l'industrie financière - sur les solutions à mettre en œuvre pour répondre aux besoins des retraités d'aujourd'hui tout en préservant la sécurité des retraites pour les générations futures. »
Une crise financière aux conséquences inattendues
10 ans après la crise de 2008, les mesures prises pour stabiliser le système financier mondial et sortir de la récession ont fragilisé la pérennité du financement des retraites dans le monde entier. La faiblesse des taux a, en particulier, rendu l’épargne plus coûteuse, à la fois pour les retraités eux-mêmes et pour les organismes de financement des retraites. Dans le même temps, la France, comme pratiquement tous les autres pays développés, est confrontée aux défis d’un taux de dépendance croissant des personnes âgées et d’inégalités économiques et sociales grandissantes.
La France entre haut et bas du classement
En 1 an, la France perd deux places dans le classement mondial et finit à la 21ème place. La qualité de vie et surtout l’efficacité du système de santé (pour lequel la France atteint la 2ème place) sont des atouts majeurs pour les retraités français. La qualité de vie (où la France est 16ème) profite de la hausse des sous-indicateurs sur la qualité de l’air et le bonheur, mais également de ses bons scores sur la biodiversité et l’environnement. Du côté de la santé, l’espérance de vie progresse, comme la couverture santé.
A contrario, l’ensemble des sous-indicateurs financiers est en baisse. La France se classe en particulier dans les derniers pour la pression fiscale et la dette publique. Du côté du bien-être matériel, la France pâtit de ses mauvais scores en termes de revenu par habitant, d’égalité de revenu et de taux de chômage.
Les solutions des meilleurs élèves
L'Europe occidentale continue de dominer les 10 premières places de l'indice 2018, avec la Suisse (n°1), l'Islande (n°2), la Norvège (n°3), la Suède (n°4), le Danemark (n°8) et les Pays-Bas (n°10). La Nouvelle-Zélande (n°5) et l'Australie (n°6) conservent leur place dans le top 10. Le Canada (n°9) fait également son retour grâce à des scores très élevés dans les facteurs environnementaux et le bonheur personnel.
L’Irlande entre dans le top 10 pour la première fois, passant de la 14ème à la 7ème place, ce qui représente la plus grande progression dans le classement. La capacité de l’Irlande à réduire son taux de chômage à 6,2% à partir de 2017, puis à réduire les inégalités de revenus, ont contribué à cette progression. La nette amélioration de sa pression fiscale, et donc l’augmentation du niveau de revenu disponible de ses retraités, y ont également contribué.
Les pays du top 10 bénéficient pour la plupart de programmes sociaux solides, de soins de santé largement accessibles et de faibles niveaux d'inégalité des revenus. Les pays moins bien classés peuvent certes s’inspirer des solutions mises en place dans ces pays pour pérenniser leurs propres systèmes de retraites, mais il semble évident qu’aucun pays n'est à l'abri des défis liés au vieillissement de la population, à la pression sur les ressources publiques et à une crise des retraites que 10 ans de faibles taux n'ont fait qu'aggraver.
« Il est indispensable que toutes les parties prenantes du secteur de l’épargne-retraite - gouvernements, communauté financière, entreprises et salariés eux-mêmes - se saisissent du problème pour trouver des solutions durables. Les investisseurs individuels vont notamment devoir assumer une plus grande partie du financement des retraites en épargnant davantage et plus activement. Il est de notre responsabilité, en tant que société de gestion résolument active, de les accompagner dans cette démarche et de les aider à construire des plans d’investissement qui leur permettront une retraite plus sereine. Cela nécessite une approche de long-terme, avec des objectifs de performance et un budget de risque propre à chacun et l’intégration de solutions diversifiées et alternatives pour maximiser les sources de rendement du portefeuille tout en optimisant le risque à long terme », conclut Jean Raby.