Par Thomas Herbert, Head of Portfolio Management chez ETHENEA Independent Investors.
L'idée d'une croissance mondiale synchronisée perd peu à peu de son charme, et nous nous attendons à ce que les marchés de capitaux soient plus mouvementés dans un avenir proche. Bien que nous n’anticipions ni bouleversements majeurs, ni récession au cours du second semestre, « largement ensoleillé », mais susceptible de devenir « instable avec quelques averses ». Ceci s’applique tout particulièrement à la zone euro. L'administration Trump contribue de manière significative à cette situation et ne cache pas sa volonté d’impacter négativement le reste du monde si cela s’avère bénéfique pour les États-Unis - ou du moins la popularité du président auprès de ses principaux électeurs. Durant la phase initiale de son mandat, cela s’est ressenti non seulement en Chine, mais aussi au Canada et au Mexique.
Cependant, la zone euro, et l'Allemagne en particulier, s'est récemment trouvée dans la ligne de mire présidentielle. Pour l'Europe, cette évolution intervient à un moment inopportun. Le Brexit, un gouvernement populiste en Italie, des querelles politiques en Allemagne et un récent ralentissement modéré de la croissance économique pèsent déjà sur l'union monétaire. Et une politique monétaire moins accommodante de la BCE ne risque pas non plus d'améliorer la situation. Cette incertitude accrue, dont l'évolution demeure particulièrement préoccupante en Italie, devrait bientôt se refléter dans le comportement d'investissement des entreprises européennes. Nous nous attendons à ce que l'incertitude politique au sein de la zone euro ainsi que la volatilité qui en découle sur les marchés boursiers et obligataires augmentent considérablement, avant qu'une solution constructive aux conflits d'intérêts soit trouvée et que les marchés ne se stabilisent.
La Chine connaît un ralentissement de sa croissance depuis un certain temps. Toutefois, les incertitudes quant à l’ampleur de cette décélération ont un impact particulièrement fort sur les marchés de capitaux. Nous l'avons vu mi-2015, après une reprise massive au 1er semestre, l'indice composite de la Bourse de Shanghai a perdu plus de 40% de sa valeur en quelques semaines face à une incertitude accrue.
Aux États-Unis, la situation est tout à fait différente. Le sentiment des consommateurs est très positif et le chômage a atteint un niveau historiquement bas. Les bénéfices des entreprises augmentent et les investissements sont en hausse également. Une croissance annualisée du PIB de 4% est attendue au 2ème trimestre. Nous partageons les perspectives optimistes concernant l'économie américaine pour la seconde moitié de l'année. Les réductions d'impôt mises en œuvre par le président Trump, les dépenses d'infrastructure et la réduction du fardeau réglementaire auront un impact à court terme et compenseront largement un conflit commercial aussi restreint. Cela s'explique par le fait que, contrairement à l'Allemagne ou au Japon par exemple, la croissance américaine est principalement poussée par la consommation privée. Les exportations ne représentent qu'environ 14% du PIB.
Où les investissements en action sont-ils susceptibles d’être les plus rentables ?
Dans le contexte actuel, nous voyons un potentiel limité pour les actions européennes à l’échelle des indices. Par conséquent, en ce qui concerne Ethna-AKTIV, nous avons désormais considérablement réduit notre exposition aux actions européennes. D'autre part, nous avons augmenté notre allocation en actions américaines. En plus des États-Unis, nous continuons d'investir sur le marché boursier chinois. À notre avis, la plus récente baisse du cours des actions est temporaire. Le gouvernement chinois et la banque centrale disposent de ressources importantes pour intervenir et ont montré par le passé leur engagement à les utiliser afin de maintenir la croissance et de stabiliser le système financier.
Au niveau des actions individuelles, il existe encore en Europe des entreprises bien gérées, soutenues par un modèle économique solide et dont les chiffres financiers sont très robustes. Selon nous, un certain nombre de ces sociétés ont actuellement des valorisations attrayantes. Ainsi, au sein d'Ethna-DYNAMISCH - qui, en plus de l'allocation, repose aussi fortement sur la sélection des titres - nous détenons toujours une gamme d’actions européennes dans le portefeuille que nous avons prévu de conserver dans un avenir proche.