4 sociétés de capital-investissement sur 10 sont en situation critique au regard des capitaux disponibles pour réaliser de nouveaux investissements. L’AFIC (Association Française des Investisseurs pour la Croissance) a mené, pour la première fois, un état des lieux au 1er janvier 2013 des capitaux disponibles pour être investis dans de nouvelles entreprises (« dry powder »). Les résultats de cette étude révèlent trois informations :
- 40% des sociétés d’investissement françaises disposent désormais de moins de 19% des fonds qu’elles gèrent pour investir dans de nouvelles entreprises. Sur cette population cette réserve disponible n’est en moyenne que de 9% seulement de leurs fonds sous gestion. Cet épuisement de leurs réserves disponibles les met en incapacité de poursuivre normalement leur fonction d’alimentation des entreprises en fonds propres.
- 40% des équipes d’investissement françaises qui, sans être dans une situation aussi critique que les précédentes, n’ont plus en moyenne que 30% de leurs fonds disponibles pour investir dans de nouvelles entreprises. Les bornes de cette population vont de 19 à 44% de fonds disponibles. Ces sociétés de capital-investissement sont encore en capacité provisoirement d’investir, mais doivent pour la plupart relever des fonds à brève échéance, dans un environnement incertain qui s’est fortement contracté ces dernières années.
- 20% des équipes dispose en moyenne de 58% de fonds disponibles (bornes de l’échantillon : de 45 à 100%). Ces quelques équipes d’investissement ont la visibilité et la capacité financière requises pour alimenter en capital les start-up, PME et ETI.
Depuis le début de la crise financière, les capitaux alloués au capital-investissement à destination des entreprises non cotées ont chuté de 10 Mds€ avant 2008 à 6,4 Mds€ en 2011. Cette chute a un double effet :
- écart croissant entre les montants levés et les montants investis ; cet effet ciseaux atteignait 5,7 Mds€ à la fin du 1er trimestre 2012.
- les fonds qui n’ont pas le statut de société ont une durée de vie de 10 ans, dans laquelle la période dite « d’investissement » dure 5 ans.
Une situation extrêmement préoccupante pour l’économie
- Réduction mécanique des investissements vers les entreprises.
- Risque de perte de diversité des acteurs (start-up de diverses filières technologiques, transmissions d’entreprises, accompagnement de PME à l’export, etc…). Les équipes de capital-investissement ne sont pas interchangeables, elles sont de fait très spécialisées.
L’AFIC souligne l’urgence d’orienter l’épargne longue vers le financement des entreprises et d’allouer au capital-investissement une petite fraction de l’épargne des Français constituée sous la forme d’assurance vie, des livrets d’épargne et des fonds d’épargne retraite.
Impact mesurés en 2011 pour l’économie française
- 1 500 entreprises françaises ont été investies par des acteurs français du capital-investissement,
- 76 000 nouveaux emplois ont été créés dans les entreprises des portefeuilles du capital-investissement français et l’accroissement de ces effectifs a dépassé de 4,8 points celui du secteur marchand français,
- la progression du chiffre d’affaires des entreprises accompagnées par le capital-investissement français a surperformé de 6 points le PIB français en valeur.