Une analyse de DWS
Dans les récentes discussions sur le commerce international, les États-Unis ont semblé plutôt isolés. Le pays pourrait toutefois être en mesure de compter sur de puissants alliés. Il ne s’agit pas de Moscou : en termes de commerce mondial, la Russie reste un pôle secondaire. Les balances commerciales mesurent la différence entre les exportations et les importations de biens et de services, auxquels s’ajoutent les revenus nets d'investissement, ainsi que d'autres sources de transferts, tels que les transferts de fonds de travailleurs émigrés.
Ainsi, les exportations des uns sont les importations des autres : il serait donc logique qu’à l’échelle mondiale, le solde des balances commerciales soit nul. Curieusement, cela a rarement été le cas. Jusqu'à récemment, le monde souffrait de déficits commerciaux réguliers. Depuis 2005, c’est l’inverse : ce solde est devenu excédentaire. Selon les estimations du FMI, le dernier excédent mondial s’élève ainsi à quelque 370 Mds$, soit près de 0,5% du PIB mondial. Cela représente plus de 2fois l'excédent commercial de la Chine et encore bien plus que celui de l’Allemagne !
Comment cela s’explique-t-il ? La plupart des experts, y compris le FMI, pointent du doigt des erreurs de mesure. En effet, établir des statistiques commerciales est nécessairement un exercice imprécis. La croissance des transactions intra-entreprises et des chaînes d'approvisionnement complexes à travers différents pays peut rendre les transactions commerciales encore plus difficiles à suivre. Une solution évidente au problème serait d'améliorer la collecte de données. Le sujet est important : « Les statistiques douteuses aboutissent à des erreurs de politique, les gouvernements devraient donc mieux contrôler les chiffres », expliquait The Economist il y a déjà longtemps dans un article sur le sujet.
Bien sûr, les experts pourraient également considérer qu’il n’y a pas matière à s’inquiéter. « Presque tout le monde subit un déficit commercial vis-à-vis du magasin où il fait ses courses, puisqu’on y achète des produits sans rien vendre en retour, et dispose d’un excédent énorme avec son employeur, à qui l’on vend ses services de travail sans rien acheter en échange », écrivions-nous en mars.
Une approche moins conventionnelle serait d’attribuer aux extraterrestres un déficit commercial correspondant au surplus mesuré sur notre planète. Grâce aux merveilles des communications modernes, ces extraterrestres pourraient désormais se chercher des alliés sur Terre pour les épauler dans leur quête contre les « coupables » du commerce et des excédents commerciaux.