Le « baromètre ISM-MAAF de l’artisanat » analyse pour la 1ère fois l’appétence des entrepreneurs pour les nouveaux marchés en croissance. Elle fait également état d’une grande difficulté dans la transmission des entreprises artisanales, avec seulement 1 entrepreneur sur 3 qui y parvient.
Les choix d’activité des créateurs d’entreprises artisanales évoluent
Le baromètre analyse l’évolution des créations d’entreprises activité par activité, au sein des quatre familles (alimentation, fabrication, BTP et services) qui servent à la classification des entreprises artisanales. Il met en évidence l’émergence de nouveaux pôles de compétences centrés sur les marchés en croissance. On compte notamment six niches de croissance : l’économie verte, le manger local, le bien-être, la fabrication sur-mesure, les services aux entreprises et le numérique.
Depuis 10 ans, les métiers qui connaissent la plus forte augmentation du nombre de créations d’entreprises sont la réparation de matériel de communication (+3 957%), le nettoyage des bâtiments (+1 477%), la bière artisanale (+1 030%), la photographie (+641%) et la forge (+600%).
Sur la seule année 2017, en nombre de créations d’entreprises, on trouve en tête de classement les taxis/VTC (11 359), le nettoyage des bâtiments (9 510), la fabrication de plats à emporter (7 580), les soins de beauté (5 490) et la photographie (4 078).
Pour Catherine Elie, Directrice des études et du développement économique de l’ISM : « Le tissu artisanal s’adapte et évolue au gré des tendances de marchés. De nombreux entrepreneurs de l’artisanat ont ainsi investi les marchés en croissance ces 10 dernières années, en lien avec les nouveaux modes de consommation, de production ou de commercialisation. Ce mouvement contribue notamment à la résurgence de métiers de niche ».
Une baisse d’attractivité du régime de la micro-entreprise
Avec 155 200 créations d’entreprises artisanales en 2017, la dynamique entrepreneuriale est stable pour la troisième année consécutive (+1% par rapport à 2016). Les deux tiers des entrepreneurs (98 590) ont fait le choix de créer une « entreprise individuelle », en nom propre. Parmi ces derniers, le nombre de micro-entrepreneurs baisse pour la 3ème année consécutive et atteint son niveau le plus bas (39 640) depuis la création du régime en 2009.
Seule une entreprise artisanale sur trois se transmet en France
Les reprises d’entreprises représentant environ une installation sur dix. Dans 9/10ème des cas, les entreprises sont créées ex nihilo. Seul un artisan sur deux cessant son activité et installé depuis plus de 5 ans cherche à transmettre son entreprise. 71% d’entre eux parviennent à trouver un repreneur. Au total, c’est donc une entreprise artisanale sur trois qui se transmet en tout ou partie (1 sur 2 dans l’alimentation).
La volonté et la probabilité de transmission augmentent avec la taille de l’entreprise et le nombre de salariés. Parmi les artisans sans salarié, seuls 32 % ont cherché à transmettre, 62% y sont parvenus. Pour les artisans employant des salariés, ces taux passent à 64 et 75%.
Pour 57% des cas, l’absence de projet de transmission est justifiée par l’absence de valeur de l’entreprise (42%) ou la non-rentabilité de l’activité (15%), des cas plus fréquents lorsque l’entreprise n’employait pas de salarié. 21% des chefs d’entreprise ont reculé devant les difficultés à trouver un repreneur ou encore la faiblesse du retour financier.
Les conseils de Bruno Lacoste, Directeur marketing et communication de Maaf : « Avec seulement une entreprise artisanale sur trois qui se transmet, la transmission est une problématique prégnante notamment pour les chefs d’entreprises qui comptaient sur la revente de leur entreprise pour leur retraite ou d’autres projets personnels. Il est indispensable de parvenir à des solutions d’accompagnement des artisans qui cherchent à transmettre leur entreprise et de faciliter la transmission aux salariés. »
La transmission aux salariés reste minoritaire
Dans 50% des cas, le repreneur d’une entreprise artisanale est externe à l’entreprise (63% dans l’alimentation) et 31% des transmissions sont familiales (48% dans l’artisanat du bâtiment). La transmission à un salarié ne représente que 14% des cas de transmission.
En cas de repreneur externe à l’entreprise, le cédant rencontre en moyenne 3 repreneurs et le processus de transmission dure plus de deux ans dans 27% des cas
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