L’application de l’analyse de State Street Global Advisors (SSGA) illustre le besoin de prolonger la durée de la vie active
SSGA, division de gestion d’actifs de State Street Corporation, publie un livre blanc sous le titre « Global Demographics & Retirement Implications »*. Celui-ci affirme que de nouvelles mesures politiques sont nécessaires pour aligner les systèmes de retraite sur la nouvelle réalité démographique afin de sauvegarder l’avenir des systèmes de retraite dans le monde.
* Données démographiques mondiales et implications pour la retraite
Les avancées médicales et dans le domaine de la santé au cours des derniers décennies ont permis d’atteindre une longévité record. Tandis qu’à l’autre bout du cycle de vie, par exemple, l’entrée sur le marché du travail dans les pays développés se fait à un âge plus avancé, après avoir accédé à l’enseignement supérieur. Ces changements comportementaux exigent de nouveaux modèles de cycle de vie et de nouvelles approches pour le financement de la retraite.
Selon les dernières données disponibles en France, par exemple, si l’on considère la période d’activité entre 25 et 64 ans comme définition de la population active, le pays compte 37 personnes ayant atteint l’âge de la retraite pour 100 personnes en âge de travailler. Ce taux de dépendance vieillesse (ratio entre le nombre de personnes économiquement inactives et nombre de personnes actives) est en hausse par rapport au taux de 29 retraités pour 100 actifs en 1980. Il devrait se détériorer davantage selon les tendances démographiques. Dans ce contexte, prolonger la période d’activité jusqu’à l’âge de 69 ans permettrait de réduire le taux de dépendance vieillesse, qui atteindrait un ratio plus durable de 23 retraités pour 100 actifs.
Se fondant sur cette analyse, SSGA recommande que les mesures politiques suivantes soient prises pour améliorer les taux de dépendance vieillesse, et créer des systèmes de retraite plus durables dans le monde.
1/ Changements dans les politiques de retraite, de genre, d’éducation, de migration et de technologie, afin de promouvoir le dynamisme et l’efficience des marchés du travail :
- a) abolir l’âge de la retraite obligatoire, et promouvoir des modèles de retraite flexibles tout en encourageant l’usage de la technologie et l’apprentissage permanent ;
- b) réduire les écarts dans la participation au marché du travail et les disparités salariales entre les hommes et les femmes ;
- c) repenser l’immigration en fonction des qualifications à pourvoir et des coûts et avantages de l’immigration, à court terme comme à long terme ; et
- d) externaliser les fonctions non-essentielles.
2/ Régime de base plus flexible pour les systèmes publics de retraite : permettre aux bénéficiaires de plus facilement reporter leur départ en retraite, si possible, et d’adopter de nouveaux modèles de travail, associant par exemple le travail à temps partiel à une retraite partielle.
3/ Amélioration des systèmes d’épargne-retraite : par l’introduction de la participation obligatoire ou quasi-obligatoire à des taux de contribution suffisants dans des solutions intégrées d’investissement par défaut qui procurent une transition harmonieuse entre les phases d’accumulation et de retraite.
« De multiples changements démographiques ont aujourd’hui un impact majeur sur la manière dont nous travaillons, consommons et épargnons. Dès lors, assurer la pérennité des systèmes de retraite est un problème pour les gouvernements, les institutions et les épargnants » a déclaré Amlan Roy, Stratégiste monde sur les questions de retraite chez SSGA. « Notre appel à l’action souligne les principaux changements politiques nécessaires pour adapter de manière holistique les systèmes de retraite à une évolution démographique qui varie considérablement d’un pays à l’autre. »
Dans le cas de la France, « la transition vers un système d’épargne-retraite davantage basé sur le modèle à contributions définies devrait permettre d’accélérer l’ajustement à une plus grande espérance de vie » a commenté Christine Jeanclos, Directrice France de SSGA. « En bref, un système de retraite durable avec des ratios de dépendance acceptables exige que les actifs épargnent davantage et retardent leur départ en retraite. De plus, des réformes politiques globales sont nécessaires pour inciter davantage à l’épargne et à une vie active plus longue », conclut Christine Jeanclos.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir