La 11e édition de l'étude Deloitte " CFO Survey " publie la compilation du retour de 48 directeurs financiers des plus grandes entreprises françaises ou de filiales françaises de groupes étrangers, couvrant ainsi plusieurs secteurs de l'économie nationale. Dans un contexte de croissance solide, l'optimisme est toujours de mise chez les directeurs financiers. Un optimisme qui favorise la prise de risques, porté par de bonnes prévisions sur l'investissement et l'emploi.
Un optimisme qui perdure en France : les CFO français plus optimistes que leurs confrères européens
Tendance croissante depuis les trois dernières éditions du baromètre d'opinion des directeurs financiers : le niveau d'optimisme reste extrêmement élevé, à 69% contre 78% il y a 6 mois. La légère baisse remarquée est due à la fin de l'euphorie liée à l'élection présidentielle. Le niveau d'opinion neutre est légèrement en hausse (25% contre 19%), tandis que les pessimistes restent toujours aussi peu nombreux (4% contre 3%). Cette consolidation de l'optimisme conforte la levée des incertitudes économiques et financières.
Le niveau général d’incertitude inquiète moins les CFO, étant estimé normal pour 63% d’entre eux contre 42% lors de la précédente édition. Le niveau de risque jugé « fort » baisse drastiquement, passant de 50 à 27%.
Les CFO français sont toujours plus optimistes que leurs homologues européens. 81% des CFO français sont optimistes pour leurs chiffres d’affaire, contre 72% pour leurs homologues. Il existe donc un « effet France » positif et rassurant, dans un contexte européen turbulent.
Les CFO français prêts à prendre des risques...
Alors qu'ils étaient 36% à se dire prêts à prendre des risques il y a 6 mois, les directeurs financiers français sont maintenant 50%. Une tendance encore plus marquée chez les CFO d'entreprises réalisant entre 100 et 999 M€ de CA : leur intention de prise de risque passe de 38 à 50% tandis que celles qui réalisent plus d'1 milliard d'€ de CA passent de 12 à 25%.
...portés par un emploi et des investissements en hausse
Les perspectives françaises tendent vers une croissance de l'investissement et de l'emploi. Tandis qu'il y a 6 mois, les prévisions s'orientaient vers une plus grande stabilité, l'heure semble être aujourd'hui à la croissance de l'investissement et du nombre de salariés. En effet, 71% des directeurs financiers prévoient une croissance de leur chiffre d'affaires, 48% une stabilité de leur marge opérationnelle et 35% une hausse. En outre, 54% des CFO prévoient un accroissement du nombre de salariés dans leur entreprise, contre 35% il y a 6 mois.
« Tandis qu'un optimisme euphorique lié à l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République reflétait la précédente édition, il laisse la place à un optimisme plus serein. L'euphorie est retombée, pas l'optimisme. Les prévisions d'investissement et d'emplois restent positifs. Dans un contexte européen trouble, la France semble jouer un rôle rassurant. Les CFO nous montrent qu'ils prévoient de se doter de moyens humains et financiers pour investir encore d'avantage. Plus encore qu'il y a 6 mois, ils ont conscience d'avoir toutes les cartes à leur disposition pour continuer à soutenir une belle croissance économique », analyse Anne Philipona-Hintzy, Associée Deloitte.
Malgré cette situation positive, les CFO français ont identifié plusieurs risques importants pouvant avoir un impact significatif sur la performance de leur entreprise : pour un sur deux, le risque majeur émane de l'instabilité et de l'incohérence des politiques fiscales et sociales en Europe. En même temps, les dirigeants s'inquiètent de la montée du protectionnisme (79% estiment cette menace très probable), d'éventuelles cyber-attaques d'ampleur (77%), d'une hausse du populisme (67%), mais aussi d'attaques terroristes dans les économies de l'Europe de l'Ouest (63%).
Pour se financer, tout comme il y a 6 mois, les CFO continuent de privilégier en majorité le crédit bancaire. Le financement sur fond propre est en revanche une solution délaissée par les directeurs financiers.
Transformation digitale : les CFO voient la finance à un niveau moyen
Seule note négative dans ce baromètre, la préparation des équipes Finance à la transformation numérique n'est considérée comme bonne que par 21% des sondés. Ils sont 27% à la trouver faible et 10% très faible. La majorité des CFO (42%) la trouvent moyenne. Il existe donc des marges d'amélioration en termes de transformation digitale, pour améliorer les process, impliquer les talents et créer de nouveaux business models.
« La situation s'améliorant, les sujets à l'ordre du jour des CFO deviennent plus nombreux et gagnent en importance. A côté de la réduction des coûts, la croissance organique, la formation, la croissance externe, l'innovation et l'investissement prennent ainsi plus de poids. En revanche, il faut prêter attention au bas niveau de préparation à la transformation digitale, sujet crucial dans l'entreprise, qui devrait devenir central pour les CFO dans un futur proche », conclut Jean-Paul Betbèze, Economic Advisor de Deloitte.
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