L’enthousiasme de la fin 2017 aura été tempéré par un 1er trimestre positif mais plus mitigé tant sur le plan macroéconomique que sur le marché précis du commerce de détail. Des prévisions économiques plus réalistes, des chiffres de consommation satisfaisants mais encore fragiles, et les perspectives de conflits sociaux constituent les troubles fêtes de ce début d’année qui démarre de ce fait en demi-teinte.
Ce qu’il faut retenir de l’analyse de l’évolution du marché des commerces au 1er trimestre 2018, publié par Cushman & Wakefield
- Une croissance économique revue à la baisse mais toujours positive
- Des consommateurs résilients face à des perspectives moins enthousiasmantes que prévues
- Un pipeline moins important mais encore chargé du côté des inaugurations avec un total d’environ 1 million de m² en 2018
- Un marché de l’investissement actif au 1er trimestre, en hausse par rapport à celui de 2017 avec près de 630 M€ investis
Réajustement des indicateurs économiques
L’envolée de la croissance à 2% fin 2017 laissait entrevoir des perspectives économiques très encourageantes pour 2018, que le 1er trimestre a légèrement tempéré, amenant l’INSEE à revoir le 1er semestre à +0,4%. Les chiffres du chômage poursuivent néanmoins leur lente décélération et contribuent à maintenir le moral des chefs d’entreprise et le climat des affaires du commerce de détail sur une note positive, malgré un léger recul des indicateurs en fin de trimestre. Ces performances ont continué à stimuler la consommation notamment dans le secteur alimentaire qui jouit d’une embellie relativement stable depuis plusieurs mois.
Des prévisions de livraisons moins ambitieuses
1 million de m² commerciaux sont attendus en 2018, 17% de moins qu’annoncé début 2017 (1,2 million). Ce chiffre reste toutefois relativement ambitieux compte tenu de la maturité du marché français et de l’évolution du paysage économique actuel. Le renouvellement du parc devrait être alimenté principalement par les retail parks (77%) pour lesquels les créations restent majoritaires, portant sur les trois quarts des inaugurations prévues. A l’inverse, les centres commerciaux vont se concentrer pour près de la moitié sur l’optimisation d’actifs existants (extensions et restructurations). Quelques projets de création d’envergure devraient marquer cette année, à commencer par le centre commercial « Le Prado » qui vient d’ouvrir ses portes à Marseille sur 23 000 m² de commerces.
Néanmoins, au-delà de la quantité de m² qui sera apportée au parc existant, la morphologie de ces nouveaux actifs a fortement évolué ces dernières années et contribue à modifier les contours du paysage commercial actuel. Selon Christian Dubois, Head of Retail Services France : « les mutations sociologiques s’étendent aux centres commerciaux qui deviennent pluridisciplinaires. Ils se transforment en lieux de vie où la notion de besoin est remplacée par l’envie : tester, goûter, tenter, consommer, pratiquer. Face à l’ascension du e-commerce, la recherche d’expérience se transforme en véritable moteur du centre commercial de demain, où la qualité devrait prendre le pas sur la quantité ».
Un début d’année encourageant pour le marché de l’investissement
Dans un marché où vendeurs et acquéreurs peinent encore à faire converger attentes et intérêts, le volume de près de 630 M€ investi en commerces au 1er trimestre, semble tout à fait honorable, avec une part du commerce qui s’élève à 16% de la totalité des volumes investis. Les performances de ce trimestre ont été portées par deux transactions supérieures à 100 M€ et une dizaine d’opérations de plus de 20 M€. « Le marché reste dynamique, grâce aux nombreuses transactions portant sur des petits volumes qui continuent d’alimenter le fonds de roulement, dans l’attente d’une reprise significative de l’activité sur les actifs core. », conclut Vanessa Zouzowsky, Head of Capital Market Retail.
Accéder à l’intégralité du rapport ici
http://www.cushmanwakefield.fr/
Le nouveau média consacré à l'investissement immobilier