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" Les marchés devraient craindre des erreurs de politique monétaire....

... plutôt qu'une guerre commerciale potentielle", selon John Greenwood, Economiste en chef d'Invesco.

 

Après la forte croissance de l'année dernière, la dynamique semble s'affaiblir aux États-Unis, en Europe et en Chine. Toutefois, cela ne pourrait être au final qu'une correction typique de mi-parcours, à moins que deux évènements potentiels ne surviennent et n’affectent la croissance : la confrontation commerciale avec la Chine, qui pourrait temporairement déstabiliser l’activité économique, et un resserrement monétaire involontaire qui pourrait potentiellement entraîner un ralentissement durable.

Comme l’explique John Greenwood, avec l’augmentation des taux de la Fed et la réduction simultanée de son bilan, l'économie américaine deviendra très dépendante de la capacité du système bancaire et financier à créer de nouveaux crédits, notamment sous le régime plus restrictif de Bâle III. Le principal risque ici est que la contraction du bilan de la Fed puisse davantage ralentir la croissance de la monnaie et du crédit aux États-Unis et ainsi limiter la croissance économique. De même, compte tenu de la croissance toujours anémique de la monnaie et du crédit dans la zone euro, la BCE risque d'étouffer la croissance économique en mettant fin trop tôt à ses achats d'actifs.

Alors que la confrontation commerciale des États-Unis avec la Chine pourrait avoir un effet déstabilisant temporaire sur l'activité économique, John Greenwood ne s'attend pas à ce qu’une « guerre commerciale » déclenche un ralentissement mondial. En effet, une guerre des droits de douane ou commerciale ralentirait la croissance des échanges si elle se maintenait, mais n’aurait qu'un impact marginal sur la croissance du PIB global, à condition que la demande intérieure puisse se maintenir à un certain niveau dans les économies les plus importantes.
« Il ne fait aucun doute que les droits de douane sont une mauvaise nouvelle tant pour les consommateurs que pour les entreprises, mais puisque les importations de marchandises ne représentent qu'environ 12% du PIB américain et 15% du PIB chinois, même si une escalade des tarifs douaniers de part et d’autre devait être mise en œuvre, les conséquences négatives sur l'activité économique réelle ne représenteraient qu'environ 0,1/0,2% du PIB », note John Greenwood. « Les deux principaux risques pour l'expansion du cycle économique mondial pourraient venir des erreurs potentielles dans la politique monétaire américaine et dans celle de la zone euro, et non des revendications de l'administration Trump concernant le protectionnisme ».

- L'économie américaine a continué de croître à un rythme modéré avec une faible inflation, malgré l'opinion largement répandue - mais à tort selon John Greenwood - que l’inflation allait accélérer significativement. En effet, la croissance économique a montré des signes de ralentissement au cours du premier trimestre, ce qui a renforcé les craintes quant à une possible surchauffe de l'économie américaine. D'après John Greenwood, la véritable inquiétude devrait être le ralentissement de la croissance de la monnaie et du crédit, qui se situe actuellement à environ 4% en glissement annuel contre 7 à 8% à la fin de 2016. Si ce ralentissement persiste et qu’il n’est pas compensé par une reprise de l'activité bancaire parallèle, non seulement l'inflation pourrait rester inférieure aux attentes actuelles de Wall Street, mais l'activité économique pourrait s'essouffler brusquement à mesure que la liquidité se réduit. John Greenwood prévoit une croissance du PIB réel de 2,5% aux États-Unis en 2018 et une inflation des prix à la consommation de 2,3% en moyenne.

- Dans la zone euro, John Greenwood s'attend à ce que la hausse de 2017 se poursuive durant la première moitié de 2018, mais il voit également des signes clairs que la croissance atteint un sommet, notamment celle de l'économie allemande. En attendant, le système bancaire de la zone euro reste vulnérable. Les ratios de créances douteuses sont élevés dans plusieurs pays, tandis que la croissance des prêts est anémique dans l'ensemble de la zone euro. Si la BCE cesse complètement d'effectuer des achats d'actifs, il est probable que la croissance des dépôts dans la région, et donc de la masse monétaire M3, retombera à des taux plus bas qui pourraient nuire à la croissance du PIB et ramener l'inflation à zéro. Pour l'ensemble de la zone euro, John Greenwood prévoit une croissance du PIB réel de 2,3% en 2018 et une inflation globale des prix à la consommation de 1,5%, toujours inférieure à l'objectif de 2% de la BCE, principalement en raison d'une croissance insuffisante de M3.

- Bien que l'économie britannique ait ralenti et soit passée d'un taux de croissance de type « américain » de 2 à 2,5% à un taux de croissance de type « européen » de l'ordre de 1,5 à 2%, elle a nettement mieux performé que la faiblesse annoncée par le consensus des économistes après le référendum sur le Brexit en 2016. D’après John Greenwood, la raison la plus importante expliquant cette performance est que le Royaume-Uni représente une économie de marché hautement compétitive avec un marché du travail très flexible par rapport aux autres pays européens. Une deuxième raison derrière ce succès a été la politique monétaire indépendante du Royaume-Uni, qui a fortement soutenu la reprise économique ces dernières années. Enfin, une livre sterling plus faible a permis aux carnets de commandes des fabricants britanniques de produits destinés à l'exportation de se remplir de façon exponentielle et très rapidement. L'économiste en chef d'Invesco prévoit une croissance du PIB réel de 1,8% pour le Royaume-Uni en 2018 et de 2,4% pour l'inflation.

- En ce qui concerne le Japon, John Greenwood note qu'il y a eu une plus grande stabilité dans les chiffres de la croissance japonaise au cours des 2 dernières années ; l'économie a maintenant augmenté pendant 8 trimestres consécutifs, soit la plus longue période de croissance ininterrompue en près de trois décennies. Cependant, alors que le marché du travail reste tendu au Japon, la croissance des salaires continue d’être faible ce qui entraîne un affaiblissement des dépenses de consommation, sans parler de la croissance monétaire qui n'est pas encore assez forte pour générer une croissance soutenue des prix. La faible demande des consommateurs freine l'économie et le coup de pouce en provenance de plus fortes dépenses d'investissement devrait ralentir alors que la production industrielle a diminué en janvier et février 2018. John Greenwood prévoit une croissance du PIB réel de 1,4% en 2018 et de l’inflation de 1% en moyenne.

- L'économiste en chef d'Invesco prévoit une croissance de l'économie chinoise de 6,7% en 2018, citant trois facteurs qui ont freiné sa performance par rapport aux taux de croissance significativement plus élevés entre 2000 et 2009. Premièrement, l'économie est devenue beaucoup plus endettée, de sorte que l'attention des autorités est désormais dirigée sur le désendettement des entreprises et des entités gouvernementales locales les plus endettées. Aucune économie ne peut se désendetter tout en évoluant à son potentiel maximum simultanément. Deuxièmement, le marché de l’immobilier a connu une phase de ralentissement à la suite de la flambée des prix des logements en 2015 et 2016. Troisièmement, la Chine doit faire face à une surcapacité industrielle - ou capacités excédentaires de production dans l’industrie lourde notamment - qui est en grande partie le résultat direct des décisions antérieures de ne pas réformer les entreprises d'État. John Greenwood estime que la Chine continuera à faire face aux problèmes de ses entreprises publiques et de ses capacités excédentaires dans diverses industries tant que les dirigeants du pays continueront à reporter les réformes fondamentales afin de préserver une économie partiellement détenue et gérée par l'État.

http://www.invesco.com

 

 

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