Le relèvement des taux directeurs par la Fed et la perspective d’un ralentissement de la croissance créent un contexte incertain pour l’exposition aux obligations corporate américaines. Pour autant, le risque d’un emballement inflationniste reste très limité et les opportunités nombreuses, à condition de se montrer sélectif quant à la qualité des émetteurs.
Les investisseurs obligataires évoluent dans un environnement incertain, au vu des risques inhérents à la remontée des taux opérée par la Fed et les perspectives de ralentissement de la croissance aux Etats-Unis. « Les Etats-Unis se trouvent en avance dans leur cycle économique, le 3ème le plus long de l’histoire. Pour autant, nous observons un mouvement d’aplatissement de la courbe des taux américains, présage probable d’un retournement de cycle à venir » explique Lou Cohen, Directeur de la Gestion obligataire Monde chez MacKay Shields, LLC, une des boutiques externes sélectionnées par Nordea AM pour gérer sa gamme de produits obligataires U.S.. Certains acteurs des marchés financiers considèrent souvent cet indicateur de conjoncture économique comme étant plus fiable que l’évolution des indices boursiers.
Le niveau de l’emploi reste également un indicateur avancé clé alors que le taux de chômage aux Etats-Unis n’a cessé de reculer depuis le pic de 2009. Que constate-t-on dans ce domaine ? Le salaire nominal a progressé de 3,2% en moyenne au cours des 30 dernières années. Or, le départ massif des baby-boomers en retraite devrait entraîner un ralentissement mécanique du salaire moyen. La conjugaison de ce phénomène et de la transformation digitale des économies devrait contenir la hausse des salaires et de l’inflation et pousser la Fed à opter pour une remontée graduelle de ses taux directeurs.
Quant au risque d’une guerre commerciale avec la Chine pouvant peser sur la conjoncture américaine, il reste limité. « Les Etats-Unis et la Chine devraient s’épargner les conséquences désastreuses d’un conflit commercial de grande ampleur car aucun des deux pays n’a intérêt à laisser la situation s’envenimer. La prospérité de la Chine est même, de par la structure de son économie, 6 fois plus dépendante de sa relation commerciale bilatérale avec les Etats-Unis que ces derniers ne le sont de la Chine », relève Lou Cohen.
Combiner les approches « Top Down » et « Bottom Up »
Dans ce contexte, les obligations américaines continueront d’offrir des opportunités malgré un momentum, en apparence peu favorable, mais à condition bien entendu de se montrer relativement prudent et sélectif quant à la qualité des émetteurs. « Notre stratégie vise à combiner une approche « Top Down » et « Bottom Up ». L’enjeu est de maîtriser la volatilité des portefeuilles dans une période où les placements obligataires offrent une valorisation déjà élevée », estime Joseph Cantwell, gérant de portefeuille chez MacKay Shields, LLC.
- A ce titre, le fonds Nordea 1 - US Corporate Bond Fund, qui a réalisé en 2017 une performance de 6,5% en US Dollar1 (+6,18% pour son benchmark, le Bloomberg Barclays US Credit Index), se positionne très largement sur les émetteurs notés BBB (63,9% au 31 décembre 2017) et A (22,7%) avec une maturité moyenne de 9,7 ans contre 10,7 ans pour l’indice de référence. Les valeurs de consommation (cycliques et non cycliques) et le secteur bancaire ont été les deux premiers contributeurs de performance l’an dernier, tandis que les producteurs de métaux et de matières premières ont pesé sur la performance du fonds.
- De son côté, le fonds Nordea 1 - US High Yield Bond Fund a généré une performance en 2017 de 7,09% en US Dollar (+7,47% pour le benchmark, le BofA Merrill Lynch High Yield Master II). Les principaux émetteurs étaient notés Ba (52,1%) et B (35,6%). L’industrie de base (constructeurs de maisons et producteurs d’aciers) ainsi que les distributeurs se placent en tête des secteurs contributeurs nets de performance, tandis que le secteur énergétique a contribué négativement à la performance du fonds l’an dernier.
- Enfin, le fonds Nordea 1 - Low Duration US High Yield Bond Fund a réalisé une performance de 3,01% en 20171, grâce à la contribution positive des émetteurs présents dans l’industrie de base (68%) et les technologies (40%). Ce fonds offre une duration effective particulièrement faible (1,25 an) avec des émetteurs notés majoritairement Ba (60,86%) et B (20,35%)