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[Tribune] C’est la fin de la récré à l’école de l’épargne...

Conditions pour que les Français investissent dans l’économie réelle, par Guillaume-Olivier Doré, CEO et fondateur de mieuxplacer.com


La France a le potentiel d’investir

La loi Pacte de Bruno Le Maire veut inciter les Français à investir davantage dans les entreprises. Professionnels et épargnants ne peuvent plus jouer les élèves timides et doivent prendre plus de risques. Le gouvernement légifère pour une épargne plus proactive. Le prélèvement forfaitaire unique n’est que la partie émergée de l’iceberg mais vont suivre la suppression de "l’IR PME" et l’encadrement de la défiscalisation immobilière d’ici la fin 2018. Autrement dit : l’Etat ne subventionne plus l’épargne des Français. Et ne facilite plus la tâche aux professionnels.

L’ambition du gouvernement pose une question essentielle : comment faire pour que les Français investissent dans l’économie réelle, comment les inciter à prendre plus de risques ? L’interrogation est d’autant plus justifiée que le montant des économies non placées est faramineux : fin 2017, ce ne sont pas moins de 520 Mds€ qui dormaient sur les comptes courants des Français. Le dernier trimestre 2017 a, lui, été marqué pour l'assurance-vie par une collecte nette négative, divisée de moitié par rapport à l’année précédente. Dans les plans de l’Elysée, l’accumulation de stock, à ce jour de 1 700 Mds€, devrait réintégrer l’économie réelle. Le potentiel est bien là… Alors que manque-t-il aux Français pour sauter le pas ?


Privilégier la compréhension et la transparence

Pour qu’ils placent leur argent et pour que cette épargne soit utile aux entreprises, le seul moyen est de rendre l’épargne plus compréhensible et transparente pour les Français. Et oui… ils sont encore 85% à penser que les banques ne sont pas transparentes sur la manière dont leur épargne est utilisée et le taux monte à 88% pour les assureurs,  (étude Opinion Way pour mieuxplacer.com, avril 2017).

Les épargnants devraient toujours être au fait de deux choses : tout d’abord, à qui est confiée leur épargne ? Et ensuite, quelle est la nature des placements choisis et quel est leur rendement ? Ils doivent non seulement être certains de la performance des produits au moment où l’argent est placé mais également tout au long du placement. Pour les aider à y voir plus clair, il faut miser sur la progressive - mais encore timide - digitalisation du secteur ainsi que sur la réglementation sur la transparence des frais… La balle est dans le camp des professionnels.

Pour passer le cap et davantage épargner "utile", économiquement parlant, les Français demandent surtout à mieux connaître leurs intérêts. Et il est bien logique que les épargnants aient besoin d’être accompagnés dans cette prise de risques. Depuis plus de 30 ans, ils ont pris l’habitude d’être biberonnés aux avantages fiscaux : ils sont, à force, devenus des épargnants passifs. Si l’avantage fiscal était alors le seul intérêt, il faut maintenant ré-apprendre à épargner en toute conscience dans l’économie réelle.

Les choix d’épargne des Français sont désormais destinés à être plus entreprenants et délibérés. D’usagers, ils sont devenus clients. Et si les épargnants ne savent plus sur quel pied danser, c’est le marché qui fera la différence. Les acheteurs vont inévitablement devenir plus exigeants et voudront choisir d’orienter eux-mêmes leur épargne.

https://mieuxplacer.com/

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