4ème analyse de la série "Passive Insights" de DWS Group consacrée aux "Obligations d'entreprises en dollars".
Les obligations d’entreprises « high yield » libellées en dollars peuvent constituer une solution intéressante pour les investisseurs à la recherche de rendement. A long terme, ces actifs offrent un rendement supérieur aux obligations « high yield » libellées en euros. Certes, en règle générale, les segments comparables devraient offrir une performance similaire à long terme. Pourtant, le constat est bien là : au cours des 15 dernières années (de mars 2003 à mars 2018), le marché obligataire « high yield » américain a réalisé une surperformance annualisée de l'ordre de 0,4% par rapport au marché européen. Ceci s’explique notamment par le fait que les rendements offerts sont plus élevés : le rendement moyen des obligations d'entreprises liquides « high yield » est actuellement de 6,1% sur le marché américain, contre 2,7% sur le marché européen. Même en tenant compte des coûts d’une éventuelle couverture de change, le segment américain reste toujours plus intéressant pour les investisseurs de la zone euro.
La principale raison expliquant ces rendements plus élevés réside dans la diversification beaucoup plus large des notations au sein du segment américain. En effet, le segment « high yield » de la zone euro reste très proche de la catégorie « investment grade » : plus des deux tiers des sociétés de l'indice iBoxx EUR Liquid High Yield sont notées « BB », juste un cran en-dessous de la catégorie « investment grade » (« BBB »). La notation « CCC », qui comporte un risque de défaut important mais offre également des rendements élevés, se trouve très rarement sur le marché « high yield » de la zone euro. En revanche, sur le marché américain, les obligations de notations « B » et « CCC » (les plus rémunératrices) représentent plus de 50% de l'ensemble du segment « high yield ». D’où le fait que le rendement moyen du marché « high yield » américain est supérieur à celui du marché européen. Étant donné que les taux de défaut des obligations « high yield » devraient diminuer en 2018, les obligations « high yield » en dollars demeurent donc attrayantes pour les investisseurs européens à la recherche de rendements.
Quel rôle peut jouer le segment « high yield » en dollars au sein d’un portefeuille ? Considérons le cas d'un investisseur à la recherche de rendement, visant une faible volatilité et ne pouvant tolérer qu'une augmentation modérée du risque. Selon les 5 paramètres de notre modèle (sensibilité aux taux d'intérêt, valorisation, risque de crédit, liquidité du marché et diversification), les obligations « high yield » en dollars constituent actuellement la meilleure solution pour cet investisseur. Cela tient en partie au fait que les obligations « high yield » ont une duration relativement courte (c'est-à-dire qu'elles sont faiblement sensibles aux fluctuations des taux d'intérêt et des primes de crédit). Selon ce même modèle, les obligations d'État émergentes et les obligations d'entreprises asiatiques sont ensuite les plus attractives.
Les obligations « high yield » en dollars peuvent également, bien sûr, jouer un rôle dans un portefeuille multi-actifs axé sur la maximisation du rendement. En effet, ces obligations produisent un rendement supérieur aux dividendes traditionnels, tout en offrant une diversification vis-à-vis des actions. Ainsi, un portefeuille investi à 100% en actions aux dividendes élevés, assimilables à l’indice « MSCI World High Dividend », offre actuellement un rendement en dividendes moyen de 3,87% avec une volatilité de 18,7%. L'incorporation de 35% d'obligations « high yield » en dollars, assimilables à l'indice « Bloomberg Barclays Corporate Corporate High Yield TR », se traduirait par un rendement moyen du portefeuille de 4,66% et une volatilité de 14%.
En somme, bien que les rendements de 10% observés sur cette classe d'actifs en 2011 et 2016 soient désormais révolus, les obligations « high yield » en dollars peuvent toujours être intéressantes, en particulier pour les investisseurs à la recherche de rendement. Leur taux de rémunération plus élevé que celui des segments comparables et leur faible volatilité par rapport aux actions sont des facteurs décisifs dans ce contexte.