La dernière étude annuelle de Knight Frank, Paris Vision 2018, s’intéresse à l’activité des commerces dans la capitale et en région Ile-de-France.
Le retour des touristes
Après une fréquentation en berne en 2016, les touristes ont réinvesti la capitale en 2017. Une manne pour le commerce parisien quand on sait que de nombreuses enseignes installées sur les grandes artères commerçantes déclarent réaliser plus de 50% de leur chiffre d’affaires avec la clientèle étrangère. L’extension de l’ouverture dominicale des commerces parisiens accentue cette dynamique. Tous les grands magasins sont désormais signataires d’accords qui leur permettent de la mettre en pratique. Il en va de même pour certaines branches comme l’habillement. L’environnement économique est également plus porteur, d’autant que les ménages ont connu en 2017 un surcroît d’optimisme.
Des formats innovants et spectaculaires
Ces derniers mois, plusieurs tendances ont dominé l’activité sur le marché immobilier des commerces. Les associations entre enseignes sont l’une d’entre elles : à l’image du nouveau magasin L’Occitane / Pierre Hermé Paris du 86 avenue des Champs-Elysées, elles permettent de marier les clientèles, d’élargir les univers de marque et de partager les coûts. Pour séduire, les enseignes créent ainsi des boutiques de plus en plus spectaculaires, quitte pour certaines à sacrifier, en contrepartie, des points de vente non stratégiques ou dont les caractéristiques ne correspondent plus à leur image. Une certitude : à l’heure de la dématérialisation de l’économie, les boutiques sont des éléments déterminants de la réussite commerciale et participent pleinement au business model du e-commerce. C’est tout le sens des alliances qui animent aujourd’hui le marché français, à l’exemple du projet de rachat d’André par Spartoo. Car le modèle du commerce en ligne a lui aussi ses limites. Les progrès technologiques ne lui ont pas encore permis de s’affranchir d’un handicap fondamental : la privation sensorielle. Sur Internet, on ne touche pas, on ne sent pas, on ne voit pas comme « dans la vraie vie ».
La rue Saint-Honoré sous les feux des projecteurs
Sur le marché du luxe parisien, les mouvements ne manquent pas non plus, même si le nombre d’ouvertures recensées en 2017 a baissé de près de 50% par rapport à l’année précédente. Plusieurs projets d’envergure sont pourtant à l’œuvre qui, ces prochains mois, continueront en particulier de placer la rue Saint-Honoré sous les feux des projecteurs. C’est là que s’est joué l’événement principal de 2017, avec l’inauguration à l’angle de la place Vendôme, sur 4 niveaux, du nouveau temple Louis Vuitton. Le luxe parisien ne manque pas de souffle, ni de projets d’enseignes poussant leurs pions sur les quelques artères d’un marché de facto limité dans l’espace et au travers d’un nombre restreint d’acteurs. La demande reste donc bien orientée même si, aux côtés des créations, celle-ci s’exprime aussi pour une bonne part au travers de boutiques « pop-up », d’opérations de transfert, d’extension ou de rénovation de magasins existants.
Travail sur l’existant
Ce travail sur l’existant est une autre tendance dominante du paysage français des commerces, tous types d’actifs et niveaux de gamme confondus, qu’il s’agisse des géants de la mode rénovant et poussant les murs de leurs flagships (Zara boulevard des Capucines à Paris, H&M dans le centre commercial O’Parinor à Aulnay-sous-Bois, etc.), ou de la multiplication des opérations d’extension de centres commerciaux régionaux. La métamorphose de Beaugrenelle puis celle des Halles ont fait école : en 2017, c’est Carré Sénart qui a gagné 30 000 m² supplémentaires tandis que Val d’Europe s’étendait sur 17 000 m². Les prochaines années devraient conforter ce mouvement, en Île-de-France - avec l’extension de Créteil Soleil ou de Vélizy 2 - comme d’ailleurs en régions avec les projets promettant d’accentuer la domination de Cap 3000 près de Nice, ou de La Part-Dieu à Lyon
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