Le nombre d’étudiants en mobilité internationale a doublé ces 15 dernières années pour atteindre 4,3 millions en 2015. Ce phénomène mondial se retrouve bien sûr en France avec une forte croissance du nombre d’étudiants à l’étranger entre 2010 et2015, soit 37% selon l’UNESCO.
Hors des discours politique quels sont les projets des jeunes en mobilité ? Quels sont les freins à la mobilité ? Et quelle place le logement occupe-t-il dans la mobilité des jeunes adultes ?
Smartrenting*, agence de gestion locative dédiée uniquement à la sous-location, et OpinionWay, ont réalisé un sondage auprès d’un échantillon 1 008 personnes, âgées de 18 à 30 ans, d’un niveau d’étude à BAC+2 (hors ITU et BTS) afin de comprendre leurs projets de mobilité, les freins à celle-ci et analyser la place du logement dans ces projets.
Les jeunes en quête de mobilité
56% des personnes interrogées abordent cette année 2018 avec un projet de mobilité les obligeant à quitter leur logement. Les plus jeunes sont les plus mobiles : les 18-24 ans sont 61% à avoir un projet pour 2018, les étudiants en écoles de commerce et d’ingénieur, 79%
60% des projets de mobilité permettent de gagner en compétence professionnelle
Cette tendance se retrouve encore plus chez les 18-24 et les étudiants en écoles de commerce et d’ingénieur : leurs projets de mobilité ont pour but de se professionnaliser, pour respectivement 69 et 76% d’entre eux.
Les étudiants, plus enclin à partir sur des longues périodes
Pour 42% des jeunes, la durée de leur séjour est supérieure à 3 mois. Là encore, les étudiants sont les principaux concernés par des projets longs : ils sont 56% à partir plus d’1 trimestre, alors que les actifs sont seulement 32%.
Logement et coût, principaux freins à la mobilité
Si le coût se classe comme le premier frein pour 60%, la question du logement arrive en 2ème position : 37% évoquent leur logement comme contrainte.
Durant leur absence, 56% garderont leur logement quitte à payer un loyer en double. Cette solution présente des contraintes, 84% de l’ensemble des sondés reconnaissent que laisser son logement inoccupé représente un coût difficile à assumer.
Et la sous-location dans tout cela ?
84% des jeunes interrogés sont nombreux à considérer qu’il est difficile d’organiser la sous-location de son logement. Par ailleurs, 77% estiment qu’en tant que locataire, il est illégal de sous-louer son logement, ce qui est pourtant faux.Le manque de connaissance du cadre légal peut être avancé pour expliquer le fait qu’une minorité des jeunes pense à sous-louer son logement. Or « il est tout à fait légal de sous-louer son appartement à partir du moment où le propriétaire a donné son accord et que le locataire ne réalise pas de bénéfice sur la sous-location », rappelle Thibault Martin, co-fondateur de Smartrenting.
Seulement 16% des jeunes envisagent la sous-location comme solution pour financer leur mobilité. La sous-location se révèlent pourtant être la solution qui satisfait le plus (80% des jeunes) par rapport aux autres options possibles (rendre son logement ou payer un double loyer).
Dans ce contexte, 75% des jeunes ayant un projet de mobilité se montrent intéressés par un service qui assurerait la sous-location en toute légalité de leur logement et qui s’engagerait à payer l’intégralité des loyers à leur place.
Si la proposition de loi ELAN est l'opportunité d’accompagner la mobilité, la proposition du bail mobilité apparaît comme une solution incomplète. « Aujourd’hui pour lever les freins à la mobilité, notamment sur les questions du logement, il paraît plus que nécessaire de faire de la pédagogie sur la sous-location. Par ailleurs, dans les débats actuels sur la loi logement et la proposition de bail mobilité, nous voyons là une solution incomplète. Le bail mobilité précarise la mobilité des jeunes. En effet, alors que les étudiants sont amenés à garder leur logement entre 3 et 5 ans, ils obtiennent des opportunités non anticipées tout au long de leur cursus.Si le bail mobilité pourrait leur faire accepter plus facilement des propositions éloignées, ils rencontrerait de grandes difficultés à leur retour pour trouver un nouveau logement, notamment sur les marchés tendus » conclut Thibault Martin de Smartrenting.
* Smartrenting, présent à Paris, Lyon et Bordeaux, compte ouvrir 3 nouvelles agences à Nantes, Aix, et Strasbourg en 2018. La startup continue à développer ses services, auprès des campus français et européens, afin de lever les freins à la mobilité.
http://smart-renting.com/
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